CD78-N.DUPREY
Alors que les départements des Yvelines et des Hauts-de-Seine attendent l’officialisation de leur fusion, les services voirie ont déjà mis en commun leurs effectifs. Objectif : mutualiser les compétences pour être plus efficace.
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Mutualisation des services techniques : le grand chamboulement
Les départements des Yvelines (78) et des Hauts-de-Seine (92) n’ont pas attendu l’autorisation officielle de fusion pour se rapprocher. Alors que le gouvernement tarde à présenter le décret devant le Conseil d’État – ce qui scellerait l’union des deux territoires – ceux-ci ont déjà mutualisé certains services. Ainsi, les agents en charge de l’archéologie et de l’adoption ont appris à travailler ensemble. Mais le plus avancé est le service voirie, le plus important. « C’est effectif depuis 2017 », explique Pierre Nougarède, directeur du service interdépartemental de la voirie 78-92.
Établissement public intercommunal
« Cela répond à une volonté politique des deux départements. Et pour rapprocher certaines compétences, un établissement public interdépartemental (EPI) a été créé. Même si les départements conservent officiellement les maîtrises d’ouvrage, nous avons la charge de l’entretien et de l’exploitation du réseau. »
Le directeur gère également la partie investissements pour tous les chantiers dont il a la responsabilité (revêtements, réfection de chaussées, travaux de sécurisation…). L’objectif, selon Pierre Nougarède, est de regrouper les compétences pour mieux les déployer sur l’ensemble de ce nouveau territoire.
« Tous les postes de fonctionnaires ont été versés à l’EPI. Soit 250 personnes, réparties entre la direction basée à Nanterre et les centres territoriaux. Il n’était pas question de supprimer cette notion de proximité. On ne va pas faire partir une saleuse de Nanterre pour intervenir au bout des Yvelines ! », détaille-t-il.
En interne, les différents services (gestion des ouvrages d’art, ingénierie de la route, éclairage public…) ont aussi été mutualisés et réorganisés. « Cela nous apporte plus de robustesse. Dans les ouvrages d’art, par exemple, il y avait auparavant quatre personnes dans les Yvelines et quatre dans les Hauts-de-Seine.
Leadership
Désormais, elles travaillent ensemble, à huit, ce qui permet de mieux gérer les congés et les arrêts maladie. On appréhende ainsi mieux les dossiers de fond sans être gênés par les problèmes du quotidien. » De même, le personnel a été réuni par compétences pour mieux partager les expériences.
« Il ne s’agit pas d’uniformiser, car les réseaux sont différents. Le département des Hauts-de-Seine est très urbain alors que celui des Yvelines est aussi un territoire rural. Dans le 92, le réseau routier est très dense. La RD7, sur les quais de Seine, accueille 60 000 véhicules par jour ! On a une unité de gestion du trafic performante, qui gère aussi les feux de signalisation. Elle a donc pris le leadership sur l’ensemble des postes de feux de signalisation. À l’inverse, pour les équipements de la route (glissières de sécurité…), les Yvelines ont pris le leadership », précise Pierre Nougarède.
Commandes groupées
Enfin, la mutualisation du service a aussi favorisé le regroupement des commandes (sur les fournitures par exemple) qui, selon le directeur, a permis à la voirie de faire « des économies d’échelle ». Pour autant, tous les achats ne sont pas massifiés, certaines commandes de proximité étant conservées. « Dans les appels d’offres, on a gardé le principe de l’allotissement pour favoriser les entreprises locales qui connaissent mieux les spécificités d’un secteur. »
La création du service interdépartemental permet aussi de mieux organiser le PC de circulation. « Après l’avoir bien développé dans le 92, nous allons le faire dans le 78, en y intégrant notamment le tramway T6 », ajoute encore le directeur. De la station de Châtillon-Montrouge à la gare de Viroflay, celui-ci relie en effet les Hauts-de-Seine aux Yvelines… Comme un premier trait d’union.