A l’ère numérique, la production de données est démultipliée, et les capacités de traitement de plus en plus puissantes. Les systèmes d’information des collectivités territoriales n’échappent pas à la règle, à tel point que la donnée devient une infrastructure essentielle de l’action publique. Avec l’objectif de dématérialiser 100 % des services publics d’ici à 2022, le phénomène ne peut que s’amplifier, toute action publique devenant, potentiellement, source de données. C’est dans ce contexte que la FNCCR publie une étude consacrée au « cycle de vie de la donnée » afin que les organismes publics locaux maîtrisent, et fassent fructifier ce patrimoine immatériel.
En décortiquant minutieusement les différents étapes de la vie d’une donnée, de ses conditions de production, de circulation, de stockage, de protection, d’analyses, de traitement…, jusqu’à sa publication dans le cadre de l’open data, l’étude met au jour les transformations techniques, humaines et organisationnelles qu’exige le pilotage de cet « actif précieux ».
Etat des lieux : des progrès indispensables
Un état des lieux, fondé sur un questionnaire et une série d’entretiens approfondis auprès des adhérents de la fédération (1), fait apparaître que les systèmes d’information des répondants pourraient être améliorés en termes d’interopérabilité (2), de disponibilité et de sécurité des services fournis. Trop peu ont mis en place un schéma directeur du système d’information (SDSI) qui aiderait à bâtir une stratégie numérique envisageant la donnée. En outre, trop peu de procédures sont totalement dématérialisées, limitant mécaniquement la production et la circulation des données qui seraient produites à cette occasion.
En outre, des lacunes importantes sont mises à jour en matière de formation des collaborateurs, mais aussi, plus simplement, d’effectifs, « pour adresser les chantiers liés aux données ». Ainsi la moitié seulement des répondants déclare « qu’il exist[e] des postes types responsables de la gestion de la donnée dans leur entité ».
Les obligations réglementaires constituent en revanche de vrais leviers pour mettre en branle les services des collectivités, à l’instar de l’intégration du RGPD : « Le caractère dissuasif des sanctions prévues semble avoir été un critère important d’investissement par toutes les structures interrogées », relève l’étude. Ce qui n’est pas le cas de l’ouverture des données publiques, une obligation légale, certes, mais dépourvues de toute sanction en cas de non-respect.
Enfin, en bout de course, une large majorité des répondants estiment disposer de bonnes capacités de stockage des données, même si de grandes disparités émergent quant à la capacité des collectivités à maîtriser leur patrimoine applicatif et donc à mettre en place une gouvernance efficace des données qui en sortent.
Sur la base de ces constats, l’étude propose un guide méthodologique pour s’approprier la donnée et la faire fructifier. Véritable feuille de route, il se décline en 5 chapitres, et 18 recommandations.
Mettre la donnée au cœur des stratégies de territoire
C’est le premier axe de travail conseillé aux collectivités. Il consiste d’abord à reconnaître la donnée comme un élément central de la stratégie numérique du territoire ce qui implique de
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Gazette des Communes, Club Techni.Cités
Références
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Les données réinventent les politiques publiques
Sommaire du dossier
- Les données réinventent les politiques publiques
- Les données, nouveau couteau suisse de l’action publique
- RSA : une politique d’évaluation inspirée du séquençage de l’ADN
- Pour une maîtrise totale des données de mobilité, rien de tel qu’une plateforme en régie
- La donnée, une richesse qui se cultive
- L’open-data au service des citoyens confinés
- « Nous défendons un service public local de la donnée », Mireille Bonnin