Alors que les derniers territoires de l’Etat islamique sont sur le point de tomber aux mains de la coalition, la France a annoncé le 15 mars le rapatriement de « plusieurs » enfants de jihadistes, « orphelins et isolés, âgés de 5 ans et moins, qui se trouvaient dans des camps du nord-est de la Syrie.
Si le gouvernement continue de s’opposer à un retour des combattants islamistes sur le territoire national, le sort des enfants pose question. Un retour compliqué à gérer pour les équipes de l’Aide sociale à l’enfance (ASE) qui seraient amenés à les prendre en charge.
Depuis décembre 2016, c’est le département de Seine-Saint-Denis – qui appartient à la même juridiction que l’aéroport de Roissy – qui gère la majorité de ces situations. Pierre Stecker, directeur de l’enfance et de la famille du département, revient sur l’expérience acquise par ses équipes et dresse les perspectives des futurs accueils.
Combien d’enfants de djihadistes la Seine-Saint-Denis a-t-elle déjà accueillis et comment vont-ils ?
Depuis décembre 2016, nous avons accueilli en Seine-Saint-Denis 45 enfants âgés de 1 à 16 ans. 34 d’entre eux sont toujours en cours d’accueil. La plupart sont rentrés en bonne santé physique (quelques problèmes d’anémie), sauf une fratrie qui a été rapatriée par la Croix Rouge Internationale et qui allait vraiment mal après un séjour dans les prisons turques.
Nous avons remarqué que certains enfants, de 5-6 ans, n’ont jamais été scolarisés. Il y a donc tout un travail à faire pour évaluer leur savoir de base, leur capacité à parler français avant d’envisager une scolarisation. Nous travaillons sur ces questions avec les professionnels d’un accueil de jour, et lorsque nous estimons qu’ils sont prêts, nous essayons ...
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