Profitant d’un « cadre institutionnel et financier stabilisé et plus favorable », les collectivités locales ont pu en 2018 consolider leurs finances, fait savoir l’agence de notation S&P Global Ratings, dans sa note de conjoncture publiée le 25 février. Résultat, la reprise de l’investissement amorcée en 2017 s’est poursuivie l’an dernier, « soutenue par un taux d’épargne brute en augmentation », estimé à 15 % des recettes de fonctionnement par an en moyenne sur 2018-2020. Ainsi, « les dépenses d’investissement devraient retrouver en 2020 les niveaux élevés du pic 2011-2013, à environ 55 Md€ », avec 4 % de hausse par an en moyenne, anticipe Standard & Poor’s.
Tous les échelons seraient concernés par ce rebond, néanmoins « principalement porté par le bloc communal ». Ce dernier bénéficie en effet de dotations d’investissement ayant « fortement augmenté ces dernières années », et les années 2019-2020 correspondent à la période du cycle électoral traditionnellement propice aux investissements. Les départements, eux, devraient enregistrer +3 % de hausse de leurs dépenses d’équipement en 2019 et 2020.
L’emprunt à « un point bas historique »
Mais malgré ce redressement de l’investissement, le recours à l’emprunt à long terme – environ 14 Md€ (contre 17 Md€ par an sur 2010-2016) – est « proche du niveau historiquement bas de 2017 ». Pour l’agence, cela s’explique notamment par « l’estimation d’un nouveau léger excédent de financement en 2018 pour les collectivités locales (après ceux dégagés de 2015 à 2017), grâce à des recettes de fonctionnement plus dynamiques – notamment des recettes fiscales bénéficiant d’un cycle économique et immobilier favorable -, et par le maintien d’une forte maîtrise des dépenses de gestion, dans un contexte de contractualisation financière avec l’Etat« . L’endettement des collectivités devrait donc rester « stable et modéré à l’horizon 2020 ».
Quant aux modes de financement à long terme en 2018, l’agence souligne « la présence forte et continue des financements publics » (47 % des flux annuels de crédits) ; « le recours continu au marché obligataire » (12 %), avec « un nombre croissant d’émissions d’obligations vertes et durables » ; une « part croissante des banques commerciales » (40 %). Le tout à des coûts « toujours très faibles », conséquence des taux bas et de la concurrence forte entre les prêteurs.
Risques pour les départements
Les collectivités continueront donc de bénéficier, en 2019 et 2020, d’un « environnement économique, financier et institutionnel globalement favorable », résume S&P. Et ce même si le projet de réforme de la fiscalité locale, « bien que son calendrier reste à ce jour incertain », « pourrait présenter des risques financiers pour les départements, qui restent l’échelon territorial le plus fragile financièrement », prévoit l’agence de notation, réitérant ainsi les craintes qu’elle avait formulées en octobre dernier.
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