La démocratie participative serait-elle la voie à suivre ? Où en sont les régions ? « Elles sont plutôt en retrait, alors que l’on aurait pu croire, il y a dix ans, qu’elles seraient pilotes, parce que leurs élus sont différents et parce qu’elles souffrent d’un problème de relation avec le terrain et les citoyens », analyse Loïc Blondiaux, professeur de science politique à la Sorbonne. « Mais ces politiques plutôt de gauche ont été sensibles à l’alternance lors des dernières régionales. »
Un constat qui est partagé par Guillaume Gourgues, maître de conférences en science politique à l’université de Lyon 2. « Il y a eu tout un jeu autour de la démocratie participative dans les coalitions plurielles de gauche pour pallier la méconnaissance de l’institution. Mais tous les dispositifs étudiés ces dix dernières années ont disparu, liquidés à la faveur de l’alternance. »
Quatre régions de gauche
Tous liquidés ? Peut-être, mais d’autres sont entrés dans la danse. Quatre régions au moins se sont lancées depuis l’élection de 2015. Quatre régions de gauche, dont deux pilotées par des femmes. « C’est plutôt un pansement sur la démocratie », juge Charles Fournier, vice-président de Centre – Val de Loire et cheville ouvrière de son dispositif de démocratie permanente. « Mais l’élection de 2015, avec son fort taux d’abstention et ses interrogations politiques, a relancé le sujet. »
Elue avec 7 000 voix d’avance dans un territoire rural, son équipe, accompagnée par le collectif citoyen Démocratie ouverte, avait mis sur pied un plan d’action 2016-2017. Cinq cents propositions avaient été récoltées lors d’une tournée, en camion, à la rencontre de M. et Mme Tout-le-Monde lors de fêtes, guinguettes, week-ends à la ferme… Un cercle de référents dans les services et un laboratoire d’innovation publique ont aussi été mis en place, pour un budget total annuel de 450 000 euros depuis 2016. « Le budget alloué, la place dans l’organigramme et le portage politique sont trois bons indicateurs de la crédibilité d’une politique de démocratie citoyenne », selon Loïc Blondiaux, qui, comme Guillaume Gourgues, pointe du doigt « le risque d’absence de fond au profit de la forme – plateformes participatives et “civic tech” en tête ».
Postes fléchés « démocratie citoyenne »
En attendant un budget participatif qui pourrait être voté cette année, la Bourgogne – Franche-Comté fait figure de bonne élève. Quelques semaines après son élection, Marie-Guite Dufay, la présidente de région, avait créé deux postes 100 % fléchés « démocratie citoyenne » : l’un de
[60% reste à lire]
Article réservé aux abonnés
Gazette des Communes