L’évaluation des politiques publiques a été mise en œuvre pour la première fois sous l’administration de Lyndon B. Johnson dans les années 1960, dans le cadre du déploiement de la Great Society, vaste programme politique à visée sociale. « Le président américain développe l’évaluation pour justifier la pertinence de son intervention sociale. Ce souci de légitimation ne va jamais quitter l’évaluation des politiques sociales », raconte Karine Sage, évaluatrice à Quadrant conseil.
Dans son « Baromètre 2014 de l’évaluation des politiques publiques en France », la Société française de l’évaluation (SFE) pointe un fait intéressant : sur les 119 évaluations recensées entre 2007 et 2013 dans le domaine de la politique de la ville, 90 % portent sur son volet social, alors que le volet « rénovation urbaine » représente des montants alloués autrement plus conséquents. Les politiques sociales souffrent de ce déficit de légitimité que l’évaluation vient pallier.
Le social se mesure mal
« Dans le social, il n’est pas aisé de démontrer le lien entre la causalité d’une action politique et ses résultats », témoigne Karine Sage. A titre d’exemple, lorsque le chômage diminue sur un territoire, il est complexe de prouver que cette baisse résulte de telle politique de l’emploi ou de l’installation d’une nouvelle entreprise. L’autre difficulté découle de la multitude d’acteurs.
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Evaluer les politiques sociales, un exercice délicat
Sommaire du dossier
- L’évaluation des politiques sociales, un exercice délicat
- L’évaluation, une démarche complexe à appliquer au domaine du social
- « Comment parler d’efficacité dans le travail social ? »
- Les trois étapes à respecter pour une évaluation complète des politiques publiques
Thèmes abordés