Ce 29 janvier, 234 collectivités sont labellisées par l’association Villes internet, pour leurs actions de service public numérique. Au total, alors que l’association fête les 20 ans de ses @robases – de 1 à 5 @, pour les plus matures – 30 000 initiatives sont recensées : 167 villes, 53 villages, et 13 territoires représentant 287 communes.
Les régions les plus représentées, en nombre de collectivités titulaires du label, sont l’Ile-de-France (52 collectivités), Auvergne-Rhône-Alpes (25), les hauts-de-France (22), le Grand Est (21) et la Nouvelle Aquitaine (20).
Il y a 20 ans, seulement une quarantaine de villes pionnières recevaient leurs premières arobases. « Internet n’était qu’à ses débuts, personne ne pouvait prévoir ce que ça allait donner », se souvient Florence Durand-Tornare, déléguée générale de l’association. Des villes comme Parthenay, Metz ou le Havre choisissent de mettre en place des outils numériques, avec chacune un objectif particulier : la citoyenneté active ici, la pédagogie ou la dématérialisation de certains services là. A la clé, un rayonnement national sur le sujet du numérique et une image de ville innovante.
Des possibilités infinies
Les premières villes engagées dans la transition numérique commencent par dématérialiser le journal municipal et le guide pratique. Cela peut sembler peu, mais c’était déjà une petite révolution. « Il s’agissait surtout d’informer les citoyens pour faciliter l’accès au guichet en mairie. Il était bien sûr beaucoup trop tôt pour envisager un guichet en ligne. Puis il y a eu une phase d’interaction, avec la mise en place progressive d’adresses mails et d’outils de contact. Petit à petit, on a induit la transaction en ligne pour commander un formulaire sur internet… et le renvoyer par la poste », relate Florence Durand-Tornare.
Aujourd’hui, mails, documents et vidéos s’échangent en quelques secondes et les informations municipales arrivent en temps réel sur les smartphones. Vie quotidienne, service public, médiation, culture, démocratie locale, tous les enjeux de développement des collectivités sont concernés, avec des possibilités infinies.
Cette année, le jury a d’ailleurs constaté une augmentation des projets numériques transversaux. Le signe que les municipalités ont une vision de plus en plus globale de la place du numérique dans la collectivité.
Pour Florence Durand-Tornare, « les villes sont aujourd’hui motivées par le fait de pouvoir rendre un service public local de même niveau de qualité et de sécurité que les autres usages numériques des citoyens. » De nombreuses collectivités ont ainsi mis en place un wifi municipal, instauré des services de covoiturage de proximité, ou enrichi leurs médiathèques numériques pour fournir à leurs abonnés une offre complète.
Devoir d’égalité
Mais pour poursuivre leur transition numérique, elles peuvent aller encore plus loin. « Elles doivent avant tout assurer l’égalité numérique entre les citoyens. Pour cela, il va falloir travailler sur la simplification des interfaces, avec plus d’intuitivité, tout en maintenant l’accompagnement des agents publics pour qu’aucun citoyen ne soit exclu de la numérisation de la vie publique. Il faudra également prendre en compte l’impact du numérique sur l’environnement et sur l’architecture des bâtiments publics pour répondre aux nouveaux usages. »
Malgré la généralisation des services publics numériques, des villes peinent toujours à se lancer. « La réforme territoriale engendre des doutes chez certaines collectivités. Elles se sentent rabaissées dans leurs compétences et doivent agir dans un contrat financier réduit. » Ce label apparaît alors comme un facteur de reconnaissance et de confiance pour poursuivre et valoriser leurs actions.
Un label à l’égal des étoiles Michelin
« Ce label c’est comme les étoiles Michelin : une fois qu’on les a, on veut les garder. » Ludovic Haye, maire de Rixheim, est fier des 5 arobases obtenues après 5 ans de participation : « C’est un gage de qualité du projet et des services proposés. » Parmi les 234 collectivités récompensées, de grandes villes, comme Aix-en-Provence font leur entrée dans le palmarès. D’autres reviennent après quelques années d’absence, comme Vandoeuvre-lès-Nancy. « Pendant 4 ans nous avons monté un projet global de ville numérique, souligne Raphael Miche, chargé de mission ville numérique. Nous sommes partis avec 5 arobases et nous les retrouvons cette année. C’est un aboutissement. »
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