Ce n’est pas tous les jours qu’un ministre se déplace aux assises de la Transition énergétique, qui sont l’évènement majeur pour les collectivités territoriales impliquées sur ce sujet. Et si François de Rugy était là, ce mardi 22 janvier 2019, à l’ouverture de 3 jours d’échanges, c’est pour une bonne raison : ouvrir un débat avec les élus sur l’affectation d’une part de la taxe carbone aux collectivités territoriales. Enfin.
Une carte à jouer pour les élus
C’est là une demande ancienne des élus que nous avons maintes fois évoquée dans La Gazette des communes. Mais il semblerait qu’il y ait aujourd’hui « une ouverture », selon le représentant d’une association d’élus qui souhaite conserver l’anonymat. Signe que quelque chose est vraiment en train de bouger, mais qu’on marche encore sur des œufs…
Le combat n’est pas encore gagné. François de Rugy a bien ouvert les discussions ce 22 janvier à Dunkerque avec les représentants des différentes associations d’élus présentes (Amorce, ADCF, France Urbaine, Flame, etc). Mais surtout, la donne a changé sur cette ancienne question, du fait du mouvement des gilets jaunes.
Finie la possibilité pour l’Etat de jouer sur la fiscalité écologique pour piloter sa politique générale (suppression de la taxe habitation, réduction des charges sur l’emploi, etc.). Cette crise sociale témoigne d’un ras-le-bol fiscal, ou plus exactement de la lucidité des citoyens sur la fiscalité écologique.
D’ailleurs, les gilets jaunes ne s’opposent pas à la taxe carbone en tant que telle, mais souhaitent qu’on leur explique concrètement à quoi elle sert. Bercy ne peut donc plus agir à sa guise.
L’Etat doit écouter le message envoyé par les citoyens
Chantal Jouanno, présidente de la CNDP, a d’ailleurs tenu à rappeler lors de la séance plénière d’ouverture qu’il devenait nécessaire de « créer de la confiance auprès de nos concitoyens par rapport à la taxe carbone. (…) Dire que ce qui arrive actuellement va passer en faisant de la pédagogie, parce que les décisions qu’on prend sont les bonnes, c’est une erreur majeure », a-t-elle déclaré, allant même plus loin dans son raisonnement : « Aujourd’hui, nous nous trouvons en réalité dans la logique inverse : ce sont les gens qui font de la pédagogie auprès des décideurs ».
Le message a été entendu du côté du ministère de la Transition écologique et même de Matignon, qui doivent maintenant revoir leur stratégie. « Je souhaite que la question de la trajectoire de la taxe carbone soit
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