Chaque année, les femmes sont 225 000 à être victimes de violences physiques ou sexuelles au sein du couple. Les enfants assistent souvent à ces scènes extrêmement traumatisantes. Plus grave encore, ils sont parfois eux-mêmes les proies de ces brutalités qui touchent toutes les catégories de la population et tous les territoires.
La lutte contre les violences intrafamiliales, notamment conjugales, est, depuis des années, l’une des priorités de l’Etat, réaffirmée dans le cinquième plan de mobilisation et de lutte contre toutes les violences faites aux femmes (2017-2019). Elle est aussi l’une des priorités adressées aux collectivités dans le cadre de la stratégie nationale de prévention de la délinquance (axe 2). « L’implication des collectivités est essentielle dans la lutte contre les violences intrafamiliales », martèle Muriel Domenach, secrétaire générale du CIPDR qui cofinance de nombreux programmes d’actions de prévention des violences faites aux femmes. Sur le terrain, le combat repose en effet très souvent sur des initiatives locales, à tel point que certaines collectivités sont devenues des laboratoires d’expérimentation.
Le conseil départemental de la Seine-Saint-Denis a ainsi été le premier, par le biais de son observatoire départemental des violences envers les femmes, à lancer, en 2009, en partenariat avec le parquet de Bobigny, le dispositif TGD. « En 2008, lorsque nous avons fait un état des lieux avec le parquet, nous avons comptabilisé 24 féminicides en quatre ans, dont certains auraient pu être évités, se souvient Ernestine Ronai, la présidente de l’observatoire. Le TGD, qui permet à la victime de joindre sept jours sur sept et 24 heures sur 24 un service de téléassistance, existait en Espagne. Nous avons décidé de l’expérimenter. » Depuis 2009, 282 femmes en ont bénéficié et, indirectement, 496 enfants. En 2013, le ministère de la Justice et le ministère des Droits des femmes ont décidé de généraliser l’initiative : 543 téléphones sont actuellement répartis dans les juridictions françaises.
Protection des enfants
Partant du constat que les enfants sont très souvent témoins, voire victimes, des maltraitances dans le couple (en Seine-Saint-Denis, 84,5 % d’entre eux y assistent et 57 % les subissent), l’observatoire a également mis en place, en 2010, toujours avec le parquet, l’ordonnance de protection qui permet au juge aux affaires familiales de décider
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