La collecte de la taxe réelle de séjour est obligatoire, pour les plateformes de séjours de courte durée, depuis le 1er janvier de cette année. Toutefois, anticipant la réglementation, Airbnb avait commencé son déploiement en France dès 2015. Après Paris et Chamonix, une étape à 20 puis une autre à 50 localités, la plateforme est désormais tenue d’encaisser la taxe de séjour dans 23 000 collectivités locales.
À charge pour elle de la reverser ensuite aux communes, communes nouvelles ou intercommunalités, suivant les transferts de compétences. La démarche devant être totalement transparente, les collectivités ont la possibilité de réclamer tout justificatif permettant de vérifier les déclarations. À leur tour, elles sont tenues de réinvestir ces sommes dans l’attractivité du tourisme, et de développer l’économie locale.
Multipliée par trois en deux ans
Depuis deux ans, on assiste à une nette montée en puissance du produit de la collecte, puisque après 7,6 millions d’euros encaissés en 2017, puis 13,5 millions d’euros en 2017, ce sont 24 millions d’euros que la plateforme de location pour particuliers a collecté l’an passé, en France.
Cela tient principalement au fait que les loueurs sont désormais tenus de se déclarer en mairie, rendant le paiement de la taxe de séjour moins optionnel. Pour leur part, les plateformes vont aussi mettre un point d’honneur à être très vigilantes.
Paris, Nice, Marseille
Pour 2018, les villes arrivent toujours dans le même ordre sur les trois marches du podium : Paris s’apprête à recevoir de Airbnb 7,5 millions d’euros (contre 6,9 M€ l’an passé), Nice 1,1 million d’euros (contre 860 000 € l’an passé après avoir enregistré une hausse de 332 % par rapport à 2016) et Marseille 1 million d’euros (contre 790 000 € au titre de 2017).
Airbnb démontre être opérationnelle, mais le travail de collecte et de reversement sera plus délicat pour les plus petites plateformes, qui ne disposent pas des mêmes moyens humains et techniques.
Les collectivités sont pourtant à l’affût de la manne que les plateformes pourront leur apporter, car la taxe de séjour globale est estimée à 400 millions d’euros pour 2018, en hausse par rapport aux deux années précédentes (contre 364 millions d’euros en 2016 et 384 l’an passé).
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