« Le périurbain, c’est la campagne placée dans l’orbite d’une ville, l’hybridation de l’urbain et du rural », résume Eric Charmes, chercheur en sciences sociales appliquées à l’urbain, dans son dernier livre, « La Revanche des campagnes, essai sur la France périurbaine » (Le Seuil, 2019). Il travaille depuis plusieurs années sur cette notion de « périurbain », et ce que ce rapport à l’espace induit. Dans son précédent ouvrage, « La Ville émiettée, essai sur la clubbisation de la vie urbaine » (PUF, 2011), il décrit un certain nombre de communes périurbaines, situées à la périphérie des grandes villes, comme des clubs résidentiels, dans lesquels l’acquisition d’un pavillon individuel équivaut à l’achat d’un ticket d’entrée dans ce cénacle.
Le secteur périurbain et la vie qui y est induite font l’objet depuis longtemps de nombreuses visions, on peut citer notamment celles, opposées, des géographes Christophe Guilluy et Jacques Lévy, sur lesquels Eric Charmes revient dans son nouvel ouvrage. Il s’agit de rompre définitivement avec un certain nombre d’idées reçues, de sortir de la « diabolisation du périurbain », et de mettre l’accent sur les atouts de ces territoires, qui peuvent être des poumons verts pour les métropoles dans leur proximité, et des lieux de réinvention de l’action collective.
Dans votre ouvrage, vous assimilez villages et France périurbaine, pourquoi ?
Aujourd’hui, près des deux tiers de la surface agricole utile sont situés en zone périurbaine ...
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