La réponse à la contestation sociale passera-t-elle par un virage sécuritaire ? Après s’être employé en décembre à répondre sur le fond aux revendications des gilets jaunes, le gouvernement s’attaque en ce début d’année à la face violente des manifestations qui se répètent chaque samedi dans les grandes villes.
Cette nouvelle orientation est clairement motivée par les nombreux débordements occasionnés par les dernières manifestations de gilets jaunes.
Une escalade très médiatisée le week-end dernier notamment à Paris avec l’intrusion spectaculaire de casseurs dans le ministère du porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, ou encore à Rennes, où un groupuscule de manifestants a forcé la porte de la mairie.
S’exprimant dans le journal télévisé de 20 heures sur TF1, le Premier ministre, Edouard Philippe, est revenu sur ces épisodes. « Ce n’est pas ceux qui remettent en cause les institutions qui auront le dernier mot » a-t-il déclaré, avançant le chiffre inédit de 5600 gardes à vue et de 1000 condamnations, depuis le début des événements.
Epinglé depuis plusieurs jours sur la capacité policière à gérer le mouvement de contestation, le chef du gouvernement s’est engagé à mobiliser dès samedi prochain, 80 000 policiers et gendarmes, dont 5000 à Paris. Au-delà, il a demandé au ministre de l’Intérieur de proposer un plan de modernisation des outils de maintien de l’ordre d’ici fin janvier. Parmi les pistes avancées : l’investissement matériel et une plus grande mobilité.
Enfin, un projet de loi devrait être présenté en février sur le droit de manifester, afin de renforcer la sanction de ceux qui organisent des manifestations non déclarées. Un nouveau délit sera créé concernant les manifestants cagoulés : « Arriver cagoulé à une manifestation, c’est aujourd’hui une contravention. Demain, ce doit être un délit » a-t-il précisé.
De même, le texte permettra d’interdire aux personnes connues pour être des casseurs de se rendre sur les lieux de manifestations. « Le suivi de ces interdictions donnera lieu à la création d’un fichier, comme c’est le cas pour les interdictions de stade », souligne Matignon.
Une loi qui intègrera le continuum de sécurité
Le ministère de l’Intérieur n’est pas en reste. Quelques heures plus tôt, à l’occasion de ses vœux aux forces de sécurité, le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner affichait sa solidarité avec les troupes et annonçait pour sa part une future loi d’orientation et de programmation pour la sécurité.
Précision intéressant les collectivités territoriales, le texte « ne se limitera pas à la police et la gendarmerie nationale, mais intégrera notre vision globale du continuum de sécurité », c’est à dire la bonne coopération entre les forces de l’Etat, les polices municipales et la sécurité privée.
Ce projet de loi prendra donc nécessairement en compte les résultats d’une
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