La grande consultation est-elle de nature à calmer la fronde de la France périphérique ?
Rien n’est moins sûr, car il y a une perte de croyance dans la parole politique. Comme il n’y a pas d’engagement de l’exécutif sur l’issue de la concertation, il n’est pas évident d’en faire un élément de retour à l’ordre. Pour que ce dispositif soit efficace, il faudrait que les « gilets jaunes » aient le sentiment qu’ils vont nécessairement être consultés et qu’ils aient des assurances sur les décisions. Or il n’y a pas eu d’engagement, de ce point de vue-là, de l’exécutif.
La place importante accordée aux élus dans les débats locaux n’est-elle pas contraire à l’esprit de la démocratie participative ?
C’est un exercice assez délicat pour le président de la République. La crise des « gilets jaunes » a révélé son isolement. Il tente d’en sortir et de se relégitimer en s’appuyant davantage sur les responsables élus et sur le recours à une forme de consultation. Pour que les « gilets jaunes » quittent les ronds-points, l’exécutif fait feu de tout bois. Cela traduit, de sa part, une prise de conscience du coût de la mise en scène de sa rupture avec l’ancien monde. A la faveur de la crise, toutes les oppositions se sont coalisées contre lui. On a vu, à ce moment-là, non seulement le défaut de solidarité des autres forces politiques, mais aussi l’instauration d’un jeu de surenchères dans les demandes, ce qui était une sorte d’encouragement du mouvement par ces autres forces politiques.
Mon impression, c’est que l’exécutif souhaite atténuer cet isolement en impliquant davantage d’autres acteurs ...
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