Les cirques hébergeant légalement des animaux font face à des activistes de plus en plus agressifs. Dans une lettre adressée le 23 janvier 2017 aux animalistes, François Baroin s’en inquiétait : « Les élus ont pointé du doigt la multiplication des pressions agressives et simultanées de la part de différentes associations de défense des animaux faites aux collectivités. »
De son côté, le ministre de l’Intérieur invitait les préfets à jouer les médiateurs et à organiser un dialogue entre circassiens et activistes (instruction du 7 avril 2017). La lecture des réseaux sociaux montre également une agressivité croissante. On y découvre avec effarement le flot d’injures déversées à longueur de journées sur les artistes, sidérés par tant d’agressivité.Après avoir encouragé les communes à adopter des décisions illégales d’interdiction des cirques, c’est désormais vers le législateur que se tournent les animalistes. Des groupuscules ont investi le parlement ces derniers mois, noyant les élus sous un flot d’images venues d’Asie. Une manipulation qui vise à faire croire que les méthodes asiatiques, souvent cruelles, seraient celles utilisées en France.
Réglementation stricte
Or en France, il existe une réglementation stricte sur l’hébergement des animaux dans les cirques. Les articles L.412-1 et suivants du code de l’environnement et l’arrêté du 18 mars 2011 imposent des conditions strictes aux professionnels. Dès lors que cette réglementation est respectée, le maire ne peut interdire un cirque qu’en cas de trouble à l’ordre public (1).
Les animalistes s’appuient notamment sur des déclarations d’organisations vétérinaires. Mais les vétérinaires français n’ont nullement pris position contre la présence d’animaux dans les cirques. Ghislaine Jançon, de la profession, membre du conseil de l’ordre et représentante de l’ordre au sein de la FVE, a démenti l’interprétation d’une déclaration récente de la FVE : « On n’a jamais dit qu’il ne fallait plus d’animaux sauvages dans les cirques », a-t-elle indiqué dans les pages de « Libération », le 12 octobre 2017.
Parallèlement, l’association One Voice a échoué dans sa tentative pour faire annuler l’arrêté du 18 mars 2011. Dans un arrêt du 21 novembre, le Conseil d’Etat a rejeté la requête du groupuscule (2). Un vrai débat sur la condition animale est cependant nécessaire. Sur ce point, les cirques sont ouverts. Il reste aux animalistes à faire savoir s’ils le souhaitent. Pour l’instant, ils s’obstinent dans une posture intégriste, dans le but d’obtenir l’interdiction de toute présence animale dans les cirques. Ils espèrent ainsi ouvrir une brèche qui leur permettrait, ensuite, d’obtenir l’interdiction de la chasse, des courses hippiques, des boucheries et pour finir, des animaux de compagnie… Une révolution !
Thèmes abordés
Notes
Note 01 TA de Toulon, 27 décembre 2017, « Préfet du Var c/ cne de Luc-en-Provence », n° 1701963 ; TA de Nancy, 24 mai 2018, « Cirques c/ cne de Jœuf , n° 1701953 ; TA de Bordeaux, 18 juin 2018, « Cirques c/ cne de Mérignac », n° 1703701 et n° 1705363 Retour au texte
Note 02 CE, 21 novembre 2018, « One Voice c/ min. de la Transition écologique », req. n° 409937 Retour au texte