La démocratie génère une domination des uns sur les autres contre laquelle Bourdieu préconise « l’éducation » comme « condition majeure de l’accès à l’exercice véritable des droits du citoyen ». Camus appelait à la considérer comme « la protection de la minorité ».
La démocratie est « risquée » selon Maryvonne Longeart qui ne la trouve « jamais garantie ». Pour Claude Lefort, le mot ne doit pas être là « pour rassurer, pour masquer les lacunes du savoir et maintenir coûte que coûte une « bonne image » de la société ». Le philosophe pose la question de la « délimitation de son champ », cernant quatre niveaux de démocratie, le politique, l’économique, le savoir et la connaissance, la personnalité au sens des déterminations psychologiques et sociologiques. « Toute référence à la démocratie » ne peut se passer, ajoute-t-il, de « concepts clés » : la communauté, l’égalité et l’autonomie des groupes sociaux, la participation effective aux décisions et aux tâches, la mobilité sociale et l’ouverture, le conflit.
Les sémiologues Constantin de Chanay et Rémi-Giraud soulignent l’« assez grande autonomie » d’un mot sans synonyme, « sorte d’absolu ». L’analyse de ses usages dans le discours situe la démocratie au niveau d’un « argument sans réplique », « une sorte de sésame linguistique » dont le « caractère positif ne peut être contesté ». Un « paradoxe […] qui tranche alors avec une autorité que l’on peut trouver bien peu ‘‘démocratique’’ ».