Plus qu’un engouement, un raz-de-marée. « On est proche d’un doublement annuel des budgets participatifs en France », rapporte Antoine Bézard, auteur de l’enquête 2018 « lesbudgetsparticipatifs.fr » qui présente chaque année, depuis 2016, un panorama des budgets participatifs en France. Ces dispositifs nés au Brésil à la fin des années 1980 permettent à des citoyens non élus de participer à la conception et à la répartition des finances publiques.
Mis en place dans l’Hexagone en 2005 avec l’expérimentation de budgets participatifs dans une cinquantaine de lycées, en Poitou-Charentes, ils ne cessent de se développer, et non plus seulement dans les collectivités ancrées politiquement à gauche (lire l’infographie ci-dessous). Aujourd’hui, ce sont 80 communes qui y ont recours en 2018, auxquelles s’ajoutent deux départements et deux régions. « On devrait atteindre, avant la fin de l’année, le seuil des 90 budgets participatifs locaux », renchérit Antoine Bézard.
Un enthousiasme des territoires pour les budgets participatifs qui mérite réflexion. Est-ce un nouvel outil démocratique qui permettrait de renouer avec les citoyens et de lutter contre leur défiance ? Ou, simplement, un effet de mode pour un gadget démocratique qui se situe davantage dans la sphère de la communication politique que dans l’envie réelle de les reconnecter à la vie de la cité ?
Participation artificielle
Un premier élément de réponse devrait se trouver du côté des administrés. Se sont-ils emparés du dispositif qui leur est dédié ? Les chiffres issus de l’enquête « lesbudgetsparticipatifs.fr » sont sans ...
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Gazette des Communes, Club Finances
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