Pourtant, si le virus nous rappelle les limites de notre condition humaine, il est aussi porteur d’influences positives. Il permet aux espèces de se maintenir en bonne santé en aidant à renforcer leurs défenses immunitaires. Sans frontières, il met au défi les qualités de solidarité et de mutualité et stimule les capacités d’empathie. La période du Covid-19 le montre : le virus provoque un certain besoin de cohésion sociale et un développement des systèmes d’entraide.
S’il frappe tout le monde, le virus fait son miel, plus qu’ailleurs, dans les endroits et parmi les populations les moins protégées, profitant essentiellement de la grande pauvreté et du dénuement. Il s’épand dans les rues, les prisons, les bidonvilles, les mal-logements, les lieux de relégation où la société abandonne ceux qui sont dans le besoin. Il met ainsi en lumière l’inanité des politiques publiques pour protéger, prendre en charge et soigner. Cette portée sociale du virus remet en cause l’organisation de la société. Le virus se pare de la vertu d’un messager, à destination de l’humanité, des symptômes d’un ultralibéralisme tout-puissant. Ces constats d’abandon et d’impéritie obligent les dirigeants, par peur des conséquences sur leur image et sur la santé de ceux qui possèdent, à trouver des solutions pour les habitants de ces endroits silencieux et sources de souffrances.
Parce qu’il se combat aussi par l’élimination des facteurs de sa survie, le virus travaille à l’égalité et à l’amélioration des conditions de vie des plus pauvres. À condition de ne pas oublier.
Sa capacité expansionniste met à l’épreuve l’intelligence, l’organisation, les aptitudes à réagir et l’autodiscipline de l’humanité, son adaptabilité et sa complexité obligent à mieux comprendre le monde vivant.
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