Quand le roi de France est à terre, les grands du royaume se rebiffent. Un classique de l’histoire nationale. Nul hasard si, comme en 1648, le mouvement initié par les anciens ministres François Baroin (LR), Dominique Bussereau (ex-LR) et Hervé Morin (LC) est considéré comme une « fronde ». Les chefs de l’AMF, de l’ADF et de RDF n’ont toujours pas digéré l’attitude du prince qui, au début de son règne, les a traités comme des va-nu-pieds.
Machine de guerre
Depuis, François Baroin, Hervé Morin et, à un degré moindre, Dominique Bussereau ont juré de prendre leur revanche sur le pouvoir central. Sous l’intitulé pacifique de « Territoires unis », l’association que le trio a portée sur les fonts baptismaux le 8 novembre à Rennes, se cache une machine de guerre. Dans chaque région, les frondeurs vont tenir des meetings politiques, selon l’expression utilisée par Hervé Morin, lors d’un premier rassemblement, le 26 septembre, à Marseille.
Dans l’arène
Le congrès des maires, du 20 au 22 novembre, marque le premier point d’orgue de cette mobilisation. Pas fou, Emmanuel Macron a préféré ne pas descendre dans l’arène. Les élus seront reçus à l’Elysée. La preuve que Territoires unis est en passe d’inverser le rapport de force avec le pouvoir. Se sentant pousser des ailes, l’Assemblée des départements de France réclame, maintenant, un acte III de la décentralisation.
L’Association des maires de France en profite pour régler ses comptes avec l’ADCF, coupable de se montrer un peu trop arrangeante avec le pouvoir. Contrairement au vœu présidentiel, les régions ne mettent guère la main à la poche pour alléger la hausse du prix des carburants. Territoires unis n’a pas fini de coller aux basques d’Emmanuel Macron, tel le sparadrap du capitaine Haddock.
Thèmes abordés