« Un jeune sur dix ayant terminé ses études en 2013 a candidaté à au moins un concours de fonctionnaire. Pourquoi, à l’inverse, 90 % de ceux de la même génération n’ont-ils pas tenté de concours ? », s’interroge la Direction générale de l’administration de la fonction publique (DGAFP).
Pour répondre à cette question, elle consacre un dossier à ce sujet dans son projet de rapport annuel sur l’état de la fonction publique qui doit être publié en fin d’année et que la Gazette des communes a pu consulter (1)).
La DGFAP révèle ainsi que 10,5 % des jeunes ayant quitté pour la première fois le système éducatif au cours ou à l’issue de l’année scolaire 2012-2013 ont déclaré, trois ans plus tard, avoir déjà participé à au moins un concours permettant de devenir fonctionnaire. La fonction publique d’État draine le plus grand nombre de jeunes (6,5 %), surtout pour les postes d’enseignants (2,9 %). Suivent en proportions quasi-égales les deux autres versants de la fonction publique : 2,5 % pour la fonction publique hospitalière (FPH) et 2,2 % pour la fonction publique territoriale (FPT).
Profils type
Ces jeunes candidats sont plutôt originaires de « villes centre », d’aires urbaines de taille moyenne et d’outre-mer.
Autre enseignement : ceux dont les deux parents sont immigrés, ou bien seulement leur père, sont ceux qui se présentent le moins aux concours (participation inférieure de 3 points à la moyenne). C’est l’inverse qui s’observe pour ceux dont les parents sont les plus diplômés, notamment si le couple parental a au moins le niveau Bac+2 à Bac+4 (13,2 %) ou bien s’ils sont tous les deux cadres (15,2 %).
Également, les concourants pour rejoindre la FPT sont davantage diplômés de niveau CAP-BEP que pour la FPE (11 % contre 5 %) et de niveau bac+2 à bac+4 (32 %, contre 26 %).
Présentation à un seul concours dans la FPT
La plupart des jeunes qui candidatent pour devenir fonctionnaire dans la FPT ne se présentent qu’à un seul concours. C’est le cas de 87 % d’entre eux contre 66 % dans la FPE et un peu plus de la moitié dans la FPH.
La DGAFP explique cela « par la relativement faible sélectivité (définie par le rapport entre le nombre de candidats présents et le nombre de candidats admis) des concours de catégorie C de la FPT qui offrent le plus de postes dans ce versant ». En effet, entre 2011 et 2016, pour cette catégorie hiérarchique, la sélectivité oscille entre 6 et 10 candidats présents pour un recruté alors que dans la FPE, elle est comprise entre 15 et 23. « Ainsi les candidats ont davantage de chances d’être lauréats dans la FPT et donc de ne pas avoir à repasser un concours auquel ils auraient échoué », analyse la DGAFP. « De plus, le nombre de concours ouverts est plus important dans la FPE que dans la FPT ce qui peut expliquer que les candidats en présentent davantage. »
Enfin, remarque encourageante de la DGAFP : « Quel que soit le versant, le fait d’être utile à la société dans le cadre de son travail [est très souvent jugé ‘très important’] par les candidats aux concours (38 %) » .
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Thèmes abordés
Notes
Note 01 La DGAFP se base sur les données du Céreq qui a interrogé d’avril à juillet 2016 un échantillon national de jeunes sortis pour la première fois du système éducatif au cours ou à l’issue de l’année scolaire 2012-2013.Son objectif : étudier l’accès à l’emploi des jeunes et leur trajectoire professionnelle, en fonction de la formation initiale suivie et d’autres caractéristiques individuelles (sexe, origines socioculturelles, etc. Retour au texte