« J’ai décidé de ne pas parapher le contrat de maîtrise de la dépense locale pour les années 2018-2020« , annonçait en juin dernier François Sauvadet, président (UDI) du conseil départemental de Côte-d’Or. Néanmoins, « parce que les Côte-d’Oriens ne doivent pas être les premières victimes de cette stratégie », il annonçait qu’il mettrait « tout en œuvre » pour ne pas dépasser le taux de progression de la dépense publique fixé par l’Etat à 1,2 %.
+1,2 %, cela représente une hausse des dépenses de fonctionnement de 5,5 millions d’euros quand, sur les seules dépenses sociales, les charges du département vont augmenter (en 2019) plus de 16 millions d’euros, détaille François Sauvadet lundi 10 septembre, à l’occasion d’une conférence de presse. Premier poste d’augmentation : le RSA (+4,3 millions d’euros attendus). Les discussions avec le préfet pour moduler l’effort du département en tenant compte de ces données, n’ont rien donné. « Le conseil départemental de la Côte-d’Or ne remplit pas les critères permettant d’obtenir une dérogation à la hausse ou à la baisse », défend la préfecture.
Conséquence : François Sauvadet annonce que le conseil départemental cessera de financer les politiques relevant de l’Etat. « Nous avons 50 jeunes mineurs non accompagnés qui deviendront adultes dans l’année », illustre-t-il. « Six mois avant, nous adresserons une note pour prévenir la préfecture, mais l’Etat devra les prendre en charge. » Dans un autre domaine, « l’Etat a transféré des ponts aux départements« , sur l’A38, pour lesquels « nous lui demanderons de prendre en charge l’entretien ».
Les organismes publics touchés
Ces résolutions touchent, par ricochet, les organismes publics, opérateurs pour le compte de l’Etat. C’est le cas de l’Agence régionale de santé « qui a eu tendance à transférer ses dépenses sur les départements », notamment pour « les lits en Ehpad » et pour « les enfants handicapés en situation complexe ». C’est également le cas pour les agences de l’eau – aux côtés desquelles le département intervenait pour mettre aux normes les installations d’assainissement.
Grâce l’ensemble de ces mesures, « il n’y aura pas un euro de la Côte-d’Or qui repartira à Paris », assène François Sauvadet. « Dans nos compétences propres, prévient-il également, nous poursuivrons l’effort d’efficience, mais les efforts devront être partagés par nos partenaires. » Cela va se traduire par une renégociation des contrats pluriannuels d’objectifs et de moyens (CPOM) conclus avec les acteurs du champ social. Au-delà, aucune subvention n’aura plus de caractère « automatique », toute aide sera soumise à des appels à projets.
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