Dans nos campagnes, les oiseaux sont de plus rares. Leur densité a baissé d’un tiers en moins de trente ans. Et ils ne sont pas les seuls à connaître un tel déclin. Le dernier bilan de l’état de la biodiversité, publié le 25 juin 2018, révèle qu’une espèce vivante sur trois est en danger de disparition sur le territoire français, métropole et outre-mer confondus. « Un appauvrissement qui semble symptomatique d’une dislocation des équilibres naturels dans les paysages ruraux soumis à de nombreuses menaces », soulignent les auteurs.
Etalement urbain
En cause, en particulier : l’artificialisation du territoire, qui continue à progresser à un rythme élevé. Ainsi, 590 000 hectares de terres agricoles et d’espaces naturels ont disparu, soit l’équivalent du département de la Seine-et-Marne, entre 2006 et 2015.
Même des secteurs de nature officiellement identifiés comme remarquables ont été bétonnés, à raison de 1000 hectares par an, entre 2006 et 2012. Cette consommation d’espace présente beaucoup d’autres conséquences négatives sur l’environnement : atteintes à la qualité des paysages, recours accru à la voiture individuelle, avec un effet important sur les gaz à effet de serre et la pollution de l’air, augmentation du risque d’inondation par ruissellement, risque de pollution des nappes phréatiques.
On estime qu’environ la moitié des zones humides françaises a disparu entre 1960 et 1990. Pourtant, le service qu’elles rendent en retenant les polluants est estimé à 2 milliards d’euros par an.
« Le département rachète systématiquement toutes les propriétés à vendre en Camargue gardoise, pour éviter que ces zones d’expansion de crue soient vouées à l’urbanisation », confie Denis Bouad, son président.
L’étalement urbain a aussi des effets économiques, comme la baisse du potentiel agricole, notamment par le morcellement des exploitations, la désertification des centres-villes avec le phénomène des « volets fermés » et le départ des commerces…
La vacance résidentielle s’est accrue de 3,4 % par an entre 2010 et 2015 en France, révèle l’Insee dans une étude publiée en juin – 2,8 millions de logements sont vides ! Autant d’impacts qui pourraient être prévenus si les décisions concernant l’utilisation des terres étaient plus favorables à la biodiversité et à l’agriculture.
Permis de construire
Ces arbitrages sont effectués par les maires, qui délivrent les permis de construire. Et ils n’ont pas nécessairement conscience des retombées de leurs décisions… « Aujourd’hui, c’est
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Politiques de prévention, on a tout à y gagner !
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