L’écroulement du viaduc de Gênes en Italie, le 14 août, est l’un des évènements marquants de l’été. Avec un lourd bilan sur le plan humain (43 morts et de nombreux blessés) et des conséquences importantes sur les déplacements et l’économie italienne, il a inévitablement conduit chaque pays à s’interroger sur l’état de ses ponts, et plus généralement de ses infrastructures de transports.
Ainsi, depuis quelques jours, la polémique bat son plein en France. D’autant que la publication d’un rapport d’experts (commandé par le ministère des Transports) sur l’état du réseau national non concédé avait déjà commencé à attiser les braises.
La part infime gérée par l’Etat
L’Etat ne s’occupe que d’une infime partie du réseau routier français, qui compte environ un million de kilomètres de routes et 250 000 ouvrages d’art (ponts, tunnels, etc). Sur ce total, la part gérée par l’Etat (via les Directions interdépartementales des routes) n’est que de 11 412km (1,14%) et 12 000 ouvrages d’art, tandis que 9000 autres kilomètres d’autoroutes sont concédés à des opérateurs privés. Ces derniers sont d’ailleurs en très bon état, du fait de la manne financière qu’ils retirent des péages autoroutiers.
Lors du compte rendu du conseil des ministres du 22 août, le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux a voulu éteindre le début de polémique en rappelant que le gouvernement avait déjà augmenté de 100 millions d’euros les investissements annuels sur ce réseau national non concédé, en les portant à 800 M€. « Sur la base de l’audit, la programmation va être augmentée de 800 à 850 M€ en 2022 et à 950 M€ en 2023 », a-t-il ajouté. Le rapport appelait quant à lui à porter cette somme à hauteur de 1,3 milliard d’euros en moyenne par an pour l’entretien et la remise en état du réseau.
Voir le compte rendu (à partir de 9’19)
LIVE | Compte-rendu du #ConseilDesMinistres du mercredi 22 août 2018 par @BGriveaux, porte-parole du Gouvernement. https://t.co/T2KNyJ58AY
— Élysée (@Elysee) August 22, 2018
Dans ce rapport, il est également indiqué qu’il faudrait réaliser des réparations sur 30 % de ces 12 000 ponts et que 7 % d’entre eux présenteraient « à terme un risque d’effondrement ».
Interrogé sur ce point précis, Benjamin Griveaux a tenu à souligner qu’il « n’y a pas de situation d’urgence : 30% nécessitent des réparations mais la grande majorité pour des travaux mineurs, et 7% des légers travaux et ne présentant pas de dangerosité. La situation française ne peut en aucun cas être comparée à la situation en Italie ».
Quid des collectivités locales
La question se pose désormais de savoir quel est l’état des infrastructures gérées par les collectivités, qui constituent l’immense majorité des équipement du pays. Le sénateur centriste de l’Eure Hervé Maurey
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Gazette des Communes, Club Techni.Cités
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