La suppression des CRS sur les plages est « un processus inéluctable lancé depuis une dizaine d’années et cela pose un vrai problème », affirme le président de l’Association nationale des élus du Littoral, Jean-François Rapin. Le sénateur LR du Pas-de-Calais, ancien maire de Merlimont, sait que la question de la présence des CRS revient chaque été, mais se demande si l’année 2018 ne sera pas la dernière.
En cause, la réponse du ministre de l’Intérieur à une question du député des Landes, Fabien Lainé (Modem). Gérard Collomb y souligne en effet sa volonté de concentrer les forces de l’ordre « sur leur missions régaliennes, notamment en période estivale ».
Responsabilité du maire
Il rappelle ainsi que « c’est le maire qui exerce la police des baignades et des activités nautiques » selon le code général des collectivités territoriales et que « dans les communes riveraines de la mer, la police municipale – dont est chargé le maire – s’exerce sur le rivage de la mer jusqu’à la limite des eaux ».
Et d’ajouter : « Si des nageurs-sauveteurs des compagnies républicaines de sécurité (CRS) participent, historiquement, à ce dispositif, il ne s’agit pas d’une mission propre des CRS, puisque la police des baignades ne relève ni des missions régaliennes de l’État ni de ses obligations légales. »
La Place Beauvau avait déjà souligné dans sa feuille de route, publiée en septembre dernier, son intention de décharger les policiers des missions « où leur plus-value est la moins manifeste », en citant notamment la surveillance des plages.
Pour expliquer la disparition progressive des forces de l’ordre sur les plages, le ministre de l’Intérieur se base notamment sur un rapport de la Cour des comptes datant de 2012 pointant « les questions juridiques et budgétaires posées par la mise à disposition des communes par l’État de personnels dont elles ne remboursent pas la rémunération ».
Le coût supporté par l’État pour les 468 maîtres-nageurs sauveteurs CRS affectés cet été-là pendant deux mois sur les plages était estimé à « 4,5 millions d’euros, sans tenir compte des droits à récupération ou à congés acquis par ces policiers au cours de ces deux mois de présence intensive ».
Une « perte incalculable »
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