Devant les adhérents du Syndicat national des scènes publiques (SNSP) et ceux des Forces musicales, réunis dans le cadre du Festival d’Avignon pour débattre des relations entre le ministère de la Culture et les collectivités, Bernard Latarjet, chargé du pilotage du plan « La Culture près de chez vous », est revenu sur le malaise qui mine depuis plusieurs semaines les relations entre la Rue de Valois et les acteurs culturels locaux.
Amende honorable
L’ancien responsable de Marseille Provence 2013 (structure organisatrice de l’opération Marseille Capitale européenne de la Culture) a fait amende honorable :
« Les critiques des organisations professionnelles ont dénoncé le côté condescendant du plan, avec les grandes organisations culturelles, qui iraient vers les campagnes. J’assume ce défaut de présentation. »
Et de reformuler la ligne ministérielle :
« Nous allons construire la démarche selon une logique inverse, en partant des collectivités et des représentants de l’Etat sur le terrain, c’est-à-dire les Drac. Ce sera donc une logique inverse [à celle qui est dénoncée, ndlr]. »
Des propos accueillis par une (petite) salve d’applaudissements des professionnels présents dans la salle.
Tollé chez les acteurs culturels
Cette opération de déminage semblait urgente, au vu du tollé soulevé par la présentation du plan de Françoise Nyssen en faveur des territoires les moins dotés en matière de politique culturelle.
En mars dernier, il avait suffi de quelques maladresses pour ruiner l’accueil des mesures annoncées : les « zones blanches », que la ministre veut combler ; la « ségrégation culturelle », qui expliquerait les inégalités d’accès à la culture ; l’envoi, en tournée, des grandes institutions nationales (Comédie française, Opéra de Paris etc.) dans les territoires dépourvus d’équipements culturelles.
Un lexique et une vision descendante de l’Etat vers les territoires dénoncés par les acteurs culturels présents sur le terrain. Pour eux, la vision de la Rue de Valois revenait à affirmer que rien n’est fait dans les collectivités dépourvues d’équipements et que les institutions territoriales (scènes publiques, centres dramatiques nationaux, scène nationales, notamment) ne sont pas à l’œuvre pour irriguer leurs territoires.
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