Bien malin celui qui est capable de dire à quoi ressemblera la mobilité dans cinq ans. En 2013, une start-up de 85 salariés faisait évoluer son nom de « covoiturage.fr » à BlaBlaCar. A quelques semaines d’intervalle, Uber annonçait le lancement d’UberX à Paris qui allait bousculer durablement le monde des taxis. Le secteur du transport avance parfois l’idée qu’il est en train de vivre sa troisième révolution, après le développement du chemin de fer et celui de l’automobile. Révolution qui prendrait quatre dimensions, en passant à une mobilité durable, partagée, connectée et autonome.
Des alternatives à la voiture individuelle
Le numérique irrigue ces trois derniers aspects. En permettant le développement d’applications, il fait émerger de nombreux nouveaux services de mobilité alternatifs à la voiture individuelle. Il va progressivement apporter des outils d’informations multimodaux performants, voire d’abonnements simplifiés concentrant tous les modes en un seul compte et payés en quelques secondes grâce à un smartphone. La technologie permet déjà de faire rouler des véhicules de plus en plus connectés, avant un basculement vers l’autonomie que la France veut entamer dès le début de la prochaine décennie.
Du côté des pouvoirs publics, les opportunités offertes par le numérique sont de plus en plus au cœur des préoccupations. Alors que la politique des transports a longtemps rimé avec infrastructures, dès son arrivée, la ministre Elisabeth Borne a voulu faire évoluer le paradigme et a appelé à penser « services ». Une façon de rendre l’action publique moins gourmande en financements. Mais aussi d’apporter des solutions concrètes aux citoyens dont l’une des priorités est l’amélioration de l’information des voyageurs.
Des freins à lever
Les collectivités l’ont aussi compris et leurs innovations se multiplient. En tant qu’autorités organisatrices de mobilité, les territoires participent fortement au changement. Pour accélérer, quelques freins doivent cependant être levés : sur les données, les réglementations, la résorption des zones blanches&hellip Preuve de l’intérêt accordé au dossier, nombre de séminaires qui ont eu lieu dans le cadre des assises nationales de la mobilité, en automne dernier, ont porté sur des sujets liés au numérique et à l’innovation. Et sur les six groupes de travail, un était consacré à la mobilité connectée. Charge désormais à la future loi d’orientation des mobilités de faire sauter une partie des verrous restants afin de prendre au mieux un virage déjà bien amorcé.
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Transports et numérique : vers une mobilité réinventée
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article suivantSommaire du dossier
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