Avant de s’envoler pour le Canada, le président Macron a donc évoqué le chantier Action publique 2022 au cours du Conseil des ministres du 6 juin. Sur le contenu, Benjamin Griveaux, le porte-parole du gouvernement, n’a rien dévoilé, si ce n’est un message assez vague : « Cette transformation doit mener à un service public plus efficace, plus proche de nos concitoyens, et qui a vocation, au fond, à avoir un objectif visible pour nos concitoyens, leur simplifier la vie dans leurs relations avec les administrations ». On a fait plus engageant.
Sur la forme en revanche, il a posé une nouvelle échéance à cette vaste réflexion, lancée en octobre dernier, et qui a déjà subi de nombreux reports.
Les conclusions du Comité d’experts – et du processus dans son ensemble -, qui étaient annoncées d’abord début avril ont été reportées à plusieurs reprises, avant que la date du 11 juin ne soit évoquée ces derniers jours. Fausse piste encore : « La date de remise n’est pas fixée, mais les conclusions du rapport sont attendues plutôt fin juin ou au début du mois de juillet », a annoncé Benjamin Griveaux à l’issue du Conseil des ministres (à 3’08 dans la vidéo).
LIVE | Compte-rendu du #ConseilDesMinistres du mercredi 6 juin 2018 par @BGriveaux, porte-parole du Gouvernement.https://t.co/Wir8T61xbk
— Élysée (@Elysee) 6 juin 2018
Rythme de réunions et d’auditions effréné
La valse des dates ne contribue pas à éclairer un projet qui suit plusieurs voies, sans qu’on puisse toujours les relier entre elles. Tantôt il s’agit d’abord, d’améliorer le service public, tantôt il s’agit surtout, de faire des économies, en redéfinissant le périmètre des services publics. Ainsi, un article des Echos estimait que, « selon [ses] informations », les mesures prévues par le Comité CAP2022 produiraient une baisse de la dépense publique de 30 milliards d’euros.
La nature réelle du travail fourni peut aussi laisser perplexe, tant les témoignages des experts conviés que nous avons pu recueillir font état d’un rythme de réunions et d’auditions effréné que peu de membres ont pu suivre. Ainsi, non seulement la composition du Comité a pu être contestée, mais en plus, les nombreux hauts fonctionnaires, membres du comité, ou affectés aux fonctions supports des travaux, auraient largement orienté et sélectionné les propositions qui sortiront du chapeau, à une date qui reste donc à fixer.
En positionnant cette restitution fin juin, ou début juillet, le gouvernement ouvrirait en tout cas une séquence entière consacrée aux « territoires », puisqu’il enchainerait le Congrès et le sujet de la révision constitutionnelle (installant notamment la différenciation territoriale), la Conférence nationale des territoires (dédiée à la politique de Cohésion et à l’Europe), pour finir avec une séance de rattrapage sur la politique de la ville. A moins que le calendrier ne change de nouveau…
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