La circulaire 2011 sur le montant et la répartition du Fonds interministériel de prévention de la délinquance (FIPD) se fait toujours attendre.
Mais, d’ores et déjà, plusieurs fuites inquiètent les élus locaux.
Dans un communiqué daté du 14 février, le maire (PS) de Gonesse, Jean-Pierre Blazy, par ailleurs co-président du groupe de travail sur la prévention de la délinquance au Conseil national des villes (CNV), déplore « les décisions budgétaires du gouvernement concernant le financement national de la prévention de la délinquance ». Il dénonce notamment le caractère « disproportionné » des crédits qui seraient prévus pour la vidéosurveillance, au détriment des actions « humaines » de prévention qui ne représenteraient que 14%.
Selon ses propres informations, les crédits 2011 du FIPD seraient répartis de la façon suivante :
- « Le FIPD disposerait de 35 millions d’euros, 30 Millions pour la vidéo-protection,
- Ces crédits seraient gérés directement par le ministère de l’intérieur, non plus par les préfets,
- 5 millions pour les actions « humaines » de prévention de la délinquance, soit 14 % du FIPD consacré à la prévention de la délinquance…
- Un éventuel abondement sur d’autres crédits d’Etat d’un montant de 10 millions (13, 7 millions en 2010) pour des actions « hors vidéo » sous maîtrise d’ouvrage associative est recherché…ces crédits sont « hypothétiques » et relèvent des arbitrages en cours, dans un contexte de réduction des crédits ministériels, de la bonne mobilisation de l’ACSE qui gèrera les crédits ‘hors-vidéo’».
A l’opposé de la recommandation du CNV – Dans son communiqué, Jean-Pierre Blazy, souligne qu’une telle répartition est à l’opposé de la recommandation du CNV « Prévention de la délinquance : quelle gouvernance, quels financements ?» adressée le 20 janvier 2011 au Premier ministre. Partant de ce constat, il demande le rééquilibrage des financements du FIPD, le conventionnement tri-annuel des crédits alloués aux associations ou encore la coordination des crédits de droit commun avec le FIPD.
Dans l’entourage du secrétariat général du Comité interministériel de prévention de la délinquance, on indique que la circulaire sur le FIPD devrait être « publiée avant la fin du mois de février ».