Les réseaux d’eau potable constituent un maillage long de plus de 900 000 kilomètres. L’un des enjeux majeurs des services d’eau est de préserver ce patrimoine souterrain en assurant son entretien, en limitant les fuites et en conduisant le renouvellement des réseaux.
Cette gestion patrimoniale recouvre, certes, beaucoup d’aspects techniques. Mais elle constitue surtout un enjeu politique et financier colossal, la valeur à neuf du réseau étant estimée à plus de 200 milliards d’euros et les besoins en investissements se révélant abyssaux. Ce patrimoine vieillit car il accuse un retard chronique de renouvellement depuis vingt ans. Le rythme de remplacement des conduites, actuellement de 0,58 % pour l’eau potable et de 0,43 % pour l’assainissement, n’assure pas leur pérennité. A cette cadence, la remise à neuf du réseau d’eau prendra cent soixante-treize ans, soit bien plus que sa durée de vie moyenne, estimée à soixante ans.
Le rapport de l’Observatoire des services d’eau et d’assainissement de 2017 montre même que la majorité des collectivités gestionnaires (57 % du linéaire de réseau) n’ont pas déployé de programme de renouvellement. « Plus on retarde ce chantier, plus l’impact sur le prix de l’eau sera important : c’est une véritable bombe à retardement », met en garde Alain Grizaud, président de l’organisation professionnelle Les Canalisateurs.
Bonnes pratiques de gestion patrimoniale
Heureusement, certaines collectivités se démarquent par leurs pratiques exemplaires. Il s’agit de services urbains ou ruraux, en régie ou en gestion déléguée, de moyenne ou de grande taille, dotés de capacités financières hétérogènes : il n’y a pas de profil type.
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