Si la plupart des villes, grandes et petites, ont aujourd’hui conscience que le vélo est un mode de déplacement qui mérite d’être pris en compte dans leurs politiques de mobilité, le chemin à parcourir pour créer les conditions favorables à l’utilisation du vélo est encore long. Tel est en substance la conclusion du premier baromètre des villes cyclables. « La plus massive contribution citoyenne sur l’usage du vélo », souligne Olivier Schneider, président de la FUB, insistant sur les 113 000 réponses d’usagers de la bicyclette que ce questionnaire a suscité.
Pour fournir des résultats étayés, la FUB n’a retenu que les communes ayant au moins enregistré 50 réponses, soit 316 communes. Les résultats sont sans appel. Aucune ville française ne parvient à se classer aux rangs A+ et A ; seulement 1% décroche un B et 5% un C.
Le gros du peloton doit se contenter d’un D (24%) ou d’un E (30%) voire d’un F (28%) et l’on compte même 11% de bonnets d’ânes. « Ces données ne doivent pas servir à décerner des bons ou des mauvais points. Elles doivent nous permettre d’identifier les priorités pour investir là où la population française en a besoin », estime toutefois Olivier Schneider.
Aménager et sensibiliser
En la matière, les attentes se portent clairement vers la continuité et la sécurité des réseaux cyclables. « 80% des répondants veulent davantage d’aménagements cyclables complets et sans coupure. Par ailleurs, 90% jugent aujourd’hui le réseau cyclable de leur ville trop dangereux pour leurs enfants », relève le président de la FUB. Plus de 90% des usagers qui se sont exprimés pointent aussi les vols qui les découragent d’utiliser leur vélo. Enfin, les conflits d’usage semblent devenir un sujet préoccupant pour les amateurs de la petite reine. Le constat n’a pas échappé aux élus lauréats de ce baromètre des villes cyclables.
« La sécurisation des pistes et le traitement des conflits d’usage avec les automobilistes, mais aussi les piétons sont des sujets sur lesquels nous avons encore beaucoup à faire », expliquait Eric Piolle, maire de Grenoble qui se hisse à la première place villes de 100 000 à 200 000 habitants avec un C. A Strasbourg (classée B), lauréat de la catégorie des villes de plus de 200 000 habitants, les conflits d’usage sont les points négatifs qui ont grandement contribués à priver la capitale alsacienne d’un A. Pour les lauréats, les éléments de satisfaction sont aussi nombreux.
Ainsi, à l’heure d’analyser les actions favorisant le développement du vélo, outre l’aménagement du réseau, la sensibilisation des plus jeunes à l’usage du vélo, le dialogue et la co-construction avec les associations d’usagers sont les plus cités. La communication n’est pas en reste. « Il faut vendre le vélo », s’est exclamé l’adjoint rochelais, auréolé de la première place du palmarès des villes entre 50 000 et 100 000 habitants.
Riche en enseignements, ce baromètre sera désormais réalisé tous les deux ans. « Nous aurons ainsi des données pour analyser l’efficacité des politiques publiques et pour peser sur le prochain scrutin municipal », explique Olivier Schneider.
Le palmarès du baromètre des villes cyclables
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