Mi-octobre, alors qu’il faisait face aux critiques pour un projet de loi de finances pour 2018 jugé « droitier », Emmanuel Macron annonçait une « stratégie nationale de lutte contre la pauvreté des enfants et des jeunes ». Son ambition : rompre avec le déterminisme de l’exclusion en misant sur des politiques de prévention et d’investissement social. Elle doit être présentée dans les prochains jours, après six mois de concertation.
En France, trois millions de mineurs vivent en effet sous le seuil de pauvreté. « L’objectif est d’éviter que les enfants tombent dans la pauvreté, et que les enfants pauvres d’aujourd’hui ne deviennent les pauvres de demain », a insisté Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la santé.
Priorité : l’accès aux crèches
Sa première priorité est d’assurer l’égalité des chances dès la petite enfance en garantissant l’accès universel aux structures de garde collectives et la qualité de l’accueil dans ces établissements. « Nous ne pouvons pas nous résigner à ce que les familles les plus défavorisées accèdent quatre à cinq fois moins que les familles aisées aux solutions de garde collectives pourtant favorables au développement des enfants et au retour à l’emploi des parents », s’est insurgée Agnès Buzyn.
Le plan « pauvreté » du précédent quinquennat avait déjà encouragé les crèches, dont les deux tiers dépendent des collectivités, à accueillir 10 % d’enfants de familles défavorisées. Mais l’absence d’obligation – et donc de contraintes – a peu fait bouger les choses.
Le délégué interministériel à la prévention et à la lutte contre la pauvreté des enfants et des jeunes a aussi insisté sur la nécessité de déployer des actions de soutien à la parentalité afin de prévenir et accompagner les situations de rupture familiale. Selon Olivier Noblecourt, « le soutien à la parentalité est un levier pour casser les reproductions des inégalités d’une génération à une autre. Si l’on veut que l’enfant ait accès à tout ce qui est nécessaire à son développement, il faut commencer par aider les parents sur le volet économique et sur l’exercice de leurs fonctions parentales ».
Autre axe majeur pour protéger les jeunes de la pauvreté : élever leur niveau de qualification et accroître leur accompagnement vers l’emploi grâce, notamment, à l’extension de la « garantie jeunes » qui doit cibler, en priorité, les décrocheurs scolaires.
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