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Finances

ONF : une note de Bercy alarme la Fédération nationale des communes forestières

Publié le 04/02/2011 • Par Laurence Madoui • dans : A la une, France

paysage-foret_pins
PHOVOIR
Privatisation de l'ONF ? C'est que ce que craint la FNCOFOR à la lecture d'une note rédigée à l’intention du ministre de l’Economie et des Finances. Elle pourrait aboutir au démantèlement du régime forestier.

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«Y aurait-il un double discours ? », s’interroge Alain Lesturgez, directeur général de la Fédération nationale des communes forestières (FNCOFOR, 5.000 communes).
En octobre 2010, le rapport remis au président de la République par Hervé Gaymard, président de l’Office national des forêts (ONF), assurait que le « démembrement » de l’institution n’était pas à l’ordre du jour.

Or, la FNCOFOR vient de prendre connaissance d’une note de la direction générale du Trésor datée du 23 décembre, estimant que « le modèle économique de l’ONF est discutable et pourrait être revu » et avançant « la possibilité de déléguer la gestion des forêts communales sous forme de concessions à des prestataires privés ». Le document de Bercy sur « les pistes de réforme de la politique forestière française » ouvre la voie à la destruction du régime forestier, s’indigne la FNCOFOR.

Dans une lettre adressée le 1er février aux parlementaires, le président de la fédération, Jean-Claude Monin, estime que les propositions du Trésor reviennent « à privatiser toutes les activités rentables ou équilibrées, à ne conserver dans le champ de compétences de l’établissement que les activités déficitaires et à proposer la privatisation de la gestion forestière ».

Pour le maire de Saint-Jean d’Arcey (Savoie), « les exemples nord et sud-américains de concession à des entreprises privées sont parlants : l’opérateur coupe le bois dont il a besoin, sans souci de gestion durable, puis remet à la puissance publique une forêt dégradée. »

Il faudrait payer pour se balader en forêt !

Transfert des coûts de l’exploitation des forêts communales de l’Etat vers les communes forestières – La FNCOFOR n’adhère naturellement pas à la proposition de transfert d’une partie des coûts de l’exploitation des forêts communales de l’Etat vers les communes forestières.
Ces dernières rétrocèdent aujourd’hui à l’ONF 12 % (et 10 % en montagne) des recettes de la commercialisation du bois, assurée par l’ONF qui perçoit de l’Etat un versement compensateur. Qu’il s’agirait d’orienter vers une « diminution significative », selon les auteurs de la note du ministère des Finances.

Ces derniers suggèrent enfin que l’accueil du public dans les forêts communales soit délégué aux communes, qui seraient libres d’instaurer des sources de financement pour cette activité (prélèvement d’une partie des redevances de pêche et de chasse, par exemple). « Il faudrait payer pour se balader en forêt ! » s’insurge Jean-Claude Monin, vigoureusement opposé à la « marchandisation des services rendus par la forêt à la vie sociale. »

Alors qu’elle doit s’associer à l’élaboration du futur contrat liant l’Etat à l’ONF (2012-2017), la FNCOFOR demande que soient clarifiés les termes du débat :
« Quelle est la base de travail des pouvoirs publics : le rapport Gaymard, que nous soutenons – hormis la proposition d’augmenter les frais payés à l’office par les communes, ou cette note outrancière ? », questionne Jean-Claude Monin.
La Fédération a convoqué d’urgence un conseil d’administration le 16 février.

Références

Rapport L'Office national des forêts, outil d'une volonté, 20 octobre 2010

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Commentaires

ONF : une note de Bercy alarme la Fédération nationale des communes forestières

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Lionel

05/02/2011 11h37

Depuis que la France a étendu la privatisation de ses infrastructures et/ou de leur exploitation par des entreprises privées, celles-ci se dégradent lentement mais surement.
Une société privée se doit d’être rentable. Le risque avec une gestion privée de la forêt est effectivement une sur-exploitation rentable de celle-ci au détriment de sa durabilité.
Attention toutefois : la privatisation de certains services rendus au public est nécessaire, afin d’en améliorer la rentabilité. Mais probablement pas la gestion de cette matière première qu’est la forêt.
Messieurs les politiques, regardez presque TOUS LES INDICATEURS qui comparent l’état de la France par rapport aux autres pays : la France décline inexorablement et rapidement. Concentrez-vous sur les vrais problèmes de gestion et soyez courageux, comme vous avez essayer de l’être avec la réforme des retraites.

PASCALON

05/02/2011 07h45

Malheureusement malgré les beaux discours du gouvernement, la privatisation de l’ONF est en cours depuis 2002.
Je suis agent de terrain à l’ONF et on le constate tous les jours, les conditions se dégradent et tous les outils de privatisation sont en place.
Primes à l’ objectif des volumes vendus, des devis de travaux signés, coûts en augmentation, sur-exploitation, chasse aux gros bois, prise de participation dans des sociétés privées, créations d’agences spécialisées pour les taches rentables ( agence travaux par ex ), nombreuses suppressions de postes….
Les communes sont de plus en plus mécontentes, les agents qui ont un problème d’éthique se suicident ( taux plus important qu’à France Télécom ), les outils de management mis en place sont particulièrement blessants et mal utilisés par de nombreux cadres.
Ce revirement de nos gouvernants n’est pas étonnant, c’est la suite logique de ce que nous vivons depuis 2002, malheureusement, la forêt publique et les personnels en font les frais…..
Frédéric Pascalon agent ONF dans le Jura et secrétaire départemental adjoint du syndicat SNUPFEN-SOLIDAIRES

Voronov

06/02/2011 04h01

Le commentaire de Lionel montre que la « propagande » libérale, distillée depuis plusieurs années trouve un écho profond dans la population :
– le gouvernement serait donc courageux lorsqu’il brise le « dogme » de la retraite à 60 ans : j’ai 34 ans, et déjà 3 ans de chômage derrière moi, pour une entrée dans la vie active à 24 ans (bac+4 +service militaire). Compte-tenu de la DUREE LEGALE DE COTISATION (et de son allongement progressif !), il est clair que je n’espérais pas partir à 60 ans… Bref, mécaniquement, l’âge effectif de départ ne peut que reculer, pas besoin de « briser » un mur invisible ! Sauf si on laisse les grands groupes dégraisser à moindre frais en faisant partir des gens âgés de 52 ans !!! (ahhh, les joies du licenciement déguisé… aux frais du contribuable, hein M. Sellières !?)
– un deuxième exemple sur la supériorité de la gestion privée sur la gestion publique : la seule chose que garantisse une privation, c’est de générer plus de profits (c’est ça le but d’un entreprise), PAS d’apporter un meilleur service, à meilleur prix. Et les exemples sont nombreux (téléphone, électricité, santé…). Mais c’est toujours populaire de maugréer sur la médiocrité supposée de la SNCF par exemple, en se disant que si c’était privatisé, ça marcherait mieux et que ce serait bien fait pour ces fainéants de cheminots…
Je ne nie pas les dysfonctionnements ou les carences de certains services publics. Je dis simplement que la privatisation, la libéralisation, la dérégulation… sont de mauvaises réponses, qui ne font que creuser les inégalités dans notre société.
Il serait temps de réfléchir et de peut-être réaliser que la « nécessité libérale » que l’on nous vend n’est pas moins utopique que le trotskysme… Comment peut-on encore avaler en 2011 que « la concurrence fait baisser les prix », que « la poursuite des intérêts particuliers concoure à l’intérêt général »… des « slogans » qui datent quand-même… du 17e siècle !

christineADL

07/02/2011 10h07

Nous sommes gouvernés par une « élite » de trop riches pantins qui n’ont jamais appris que nos véritables trésors à protéger sont ceux que nous offre Mère Nature dans toute sa diversité… On les plaindrait s’ils n’étaient, par leur bêtise et leur cupidité, en train de tuer tout espoir d’avenir et de vie sur terre : nos forêts sont et seront bradées aux intérêts privés, tout comme nos sous-sols jusqu’en I.D.F l’ont été en catamini, pendant le Grenelle de l’Environnement (triste farce !) par M. Borloo lui-même.
Et toutes les réassurances de façades sont bidon (d’huile-de-schistes !)

christineADL

07/02/2011 10h22

Nous sommes gouvernés par une « élite » de trop riches pantins qui n’ont jamais appris que nos véritables trésors à protéger sont ceux que nous offre Mère Nature dans toute sa diversité… On les plaindrait s’ils n’étaient, par leur bêtise et leur cupidité, en train de tuer tout espoir d’avenir et de vie sur terre : nos forêts sont et seront bradées aux intérêts privés, tout comme nos sous-sols jusqu’en I.D.F l’ont été en catamini, pendant le Grenelle de l’Environnement (triste farce !) par le ministre M. Borloo lui-même.
Et toutes les réassurances de façades s’avèreront bidon (d’huile-de-schistes !)

Patrice

07/02/2011 04h49

Nous ne sommes pas les propriétaires d’espaces que nous auraient légués nos aïeux, et dont nous pourrions user (abuser?) comme bon nous semble.
Au contraire, nous ne sommes que les détenteurs, à titre très transitoire, d’un droit d’usage de biens qui appartiennent de façon collective et indivise à nos enfants, petits enfants, futurs arrières petits….petits enfants. Nous avons la garde de ce patrimoine. Vous comprenez ce que cela veut dire? Est-ce que vous comprenez? Est ce que nos élites, nos édiles comprennent quelle est leur responsabilité?
Vous ne pouvez pas brader les forêts, parce que les forêts ne sont pas à vous, vous qui nous représentez. Elles ne sont pas à vous parce qu’elles ne sont pas à nous non plus, elles sont le patrimoine de notre descendance, et nous qui ne sommes que de passage, n’avons aucun droit là dessus, juste le devoir de ne pas faire n’importe quoi, de ne pas gâcher, de respecter. Vous comprenez? ouvrez un Dico, et cherchez à respect. RESPECT, c’est un mot nouveau, je sais, mais il vous sera utile.
Merci de votre attention.

broquet

10/02/2011 12h12

Ces différentes contributions sont prises en compte dans les travaux préparatoires au colloque du 18 novembre (on peut demander le pré programme à dircas@cas-france.org).
Je note simplement que la forêt devient elle aussi un terrain de la bataille public/privé, terrain d’exercice idéologique bien français. Je pense que les termes du débats doivent aussi s’apprécier en fonction de l’objet même du débat.
Les secteurs concurrentiels (téléphonie, services …) ne requièrent pas la même grille d’analyse que les secteurs relevant par nature, le mot est bienvenu, du patrimoine (ressources halieutiques, forêt, paysages…).
Le privé est meilleur ici et moins bon là. C’est affaire de moment et de lieu, pas de religion.

Patrice pose bien la question de la transmission. Du moins de ce qui mérite de l’être. Il est, comme les autres, invité à notre colloque.

J. Broquet
Fondateur du Centre de Formation des Elus Locaux

Guy ROCHON

19/03/2011 05h53

FORÊTS des BAUGES en Savoie

Quelques remarques…pour mieux comprendre les dérives d’un système qui risque de malmener durablement les milieux forestiers
_________________

A propos du Grenelle de l’Environnement et des directives nationales concernant la forêt française…et baujue évidemment !
___________________

Sur le fond, Natura 2000 est une bonne chose car ses objectifs sur le papier, impliquent un respect de la nature avec un développement raisonné de l’activité humaine. C’est donc un objectif défendable.
Sur la forme, on est hélas bien loin de la réalité et en ce qui concerne la forêt publique : on peut même être inquiet !
Si l’ONF « joue le jeu Natura 2000 en réunion » pour les forêts qu’il gère… sur le terrain il en est tout autrement.
Lors de débats, après des discours pompeux sur ce dossier, il semblerait que la forêt baujue n’est pas de problèmes…on ne parle que de croissance, d’expansion et de sous exploitation…que les rendements nationaux indiquent un accroissement de la forêt en surface (ce qui est vrai depuis 100 ans ! ce n’est pas nouveau…) et donc qu’il faudra exploiter d’ici à 2020, 21 millions de M3 supplémentaires soit 50% de plus qu’actuellement (lettre Sarkozy à Gaymard, président de l’ONF) dont 5 millions pour les seules forêts publiques ( + 25% gestion ONF). Les gros efforts de reboisements en France remontent à l’après guerre, ils ont déjà 60 ans d’existence pour la plupart et l’IFN les a déjà pris en compte et inventoriés plusieurs fois ! La montée en puissance de la forêt est progressive et les différentes structures de gestion et d’exploitation ont déjà pris en compte cette problématique…ce n’est pas quelque chose de nouveau contrairement à ce qui se dit dans les ministères de tutelle !Sur 30 ans, la progression des volumes mobilisés a été de 43% en forêt domaniale et 40% en forêt des collectivités ( source : rapport de la « Cour des Comptes »
La problématique du réchauffement climatique et l’accroissement forestier supposé ne se sont pas non plus fait du jour au lendemain…Le fonctionnement de la nature n’est pas aussi rapide et réactif que les décisions ministérielles !Du jour au lendemain, son rendement en volume ne peux pas passer à + 40% !
Out ! La tempête de 1999 et ses 45 millions de m3 par terre, 1,5 million d’hectares détruits pour une longue période de 50 ans à 150 ans, le 1/10 ème de la forêt française ! Et pourtant, tout va bien puisqu’il est prévu d’augmenter la production nationale de 40% en quelques années, d’ici à 2020 ! et pour toujours …
A une réunion au Châtelard, la « sous-exploitation de la forêt » a été relevée à de multiple reprises par les intervenants et chaque participant a pu entendre cette messe que l’on nous rabâche un peu trop.
L’ONF et ses responsables départementaux confirment une forêt publique en bonne santé, sous-exploitée et qui peut encore supporter des prélèvements plus forts ! Quel irréalisme inquiétant ! On a parlé que de son rôle de production de bois, de volumes à récolter tout cela avec un discours rassurant sur l’écologie de la forêt ( écologie-spectacle avec ses deux arbres creux à l’hectare pour rassurer le public) !…impasse totale sur ses fonctions écologiques, environnementales, sociales et culturelles et son rôle de protection en montagne qui devrait être une préoccupation majeure pour des gestionnaires de milieux naturels : les avalanches, l’érosion des sols, les chutes de pierres et la préservation des habitats faunistiques et floristiques…sans oublier l’aspect visuel du couvert forestier. Pour répondre à des besoins accrus de bois, doit-on déstabiliser des forêts de montagne, sur forte pente, en faisant l’impasse sur les plans de gestion de l’ONF ? Qu’en pensent les Co-gestionnaires de la Réserve Nationale de Chasse et de Faune Sauvage des Bauges ? Et le PNR ? Quelle position ? Je suivrai de près l’installation programmée de lignes de câbles pour exploiter au cœur de la Réserve Nationale de Chasse des Bauges, des forêts sur forte pente, autrefois préservées de toute exploitation, déjà traversées par plusieurs couloirs d’avalanches où les enjeux de protection sont importants, où l’impact visuel sera très important, sans oublier les risques humains de chutes de pierres lors de l’exploitation, dans un secteur très fréquenté par les randonneurs…tout cela pour un revenu financier négatif !( Forêt domaniale).
La réalité écrite et chiffrée de la forêt publique, c’est : source IFN, une production nationale inférieure à la forêt privée : 6 m3/ha /an pour 8 m3/ha/an en forêt privée. C’est bien le résultat direct d’une exploitation plus forte, plus intensive en forêt publique avec comme conséquence, un volume total sur pieds à l’ha plus faible de 25% (moins d’arbres, moins de volume). L’ONF dit que c’est la forêt privée qui est sous-exploitée (parfois) mais c’est aussi la forêt gérée par l’ONF qui est trop exploitée, le constat de terrain est sans appel !
L’ONF a également confirmé que les rotations (passages en coupe dans la même parcelle) seraient raccourcies, elles sont passées progressivement de 15 ans à 10 ans…c’est vicieux car invisible de la plupart des personnes, de même le diamètre d’exploitabilité est lui aussi revu à la baisse ce qui fait que l’on coupe des arbres de plus en plus petits et jeunes, les éclaircies seront également plus fortes, pour paraît-il résister aux tempêtes (la densité des peuplements forestiers est déjà faible pour beaucoup de forêts…voir les normes sylvicoles avec les surfaces terrières ainsi que les rendements volume à l’hectare…) les conséquences en seront : des arbres plus courts mais aussi plus branchus, plus coniques et avec une structure des peuplements bouleversée avec une régularisation des peuplements qui va à l’encontre de la futaie irrégulière préconisée en montagne !
En SAVOIE et en Bauges, Il a même été dit que certains scieurs ne voulaient que des arbres plus petits en diamètre à cause de leurs machines à scier…c’est un comble ! Ce serait une sylviculture faite pour l’industrie ! Pauvre forêt ! Out son fonctionnement naturel…son écosystème et ses fonctions sociales… On est loin de NATURA 2000 qui préconise une forêt équilibrée dans ses classes d’âges, variées dans sa composition et exploitée raisonnablement en préservant aussi les gros bois…
La réalité de la forêt gérée en Bauges est (sources plans de gestion ONF pour chaque forêt, à consulter en mairies.) :
Une productivité de 2 à 5m3 / ha /an…on est loin des chiffres officiels de l’IFN….Des volumes sur pieds en baisse presque partout, forêts communales, forêts domaniales et départementales, des rendements à l’ha.en baisse aussi…reconnus par ces plans de gestion où parfois les mots surexploitations sont prononcés et également les phrases : réduction des prélèvements avec augmentation de gros bois. ! (C’est bien de l’admettre).
Alors ? Comment prélever plus ? Comment répondre à la demande de l’Etat d’augmenter la production ANNUELLE de 5 millions de mètres cubes à prélever dans les forêts domaniales et communales ?
Les conséquences de ces surexploitations seront catastrophiques pour les forêts concernées ! On ne pourra pas sans risques, récolter des bois n’importe où ! Il y a des zones d’altitude ou de forte pente où le forestier a un devoir de préserver ces peuplements pour des raisons de protection contre les avalanches ou phénomènes d’érosion, et aussi pour préserver certains milieux forestiers très fragiles que sont les forêts d’altitude appelée ; zones de combat » où vivent une flore et une faune très particulières. Classons ces forêts « haut perchées » en réserves biologiques intégrales, si utiles pour la biodiversité et sans aucun intérêt sur le plan économique.
Ecoutez les forestiers de terrain (sur le net), ils souffrent en silence des atteintes portées aux forêts qu’ils défendent ! Ils savent d’expérience que la situation est grave ! Pourquoi les belles forêts de certains secteurs du massif des Bauges, seraient-elles devenues parce qu’elles sont riches en bois, riches en diversités, riches en gros bois…des exemples à ne plus suivre ! Ecoutez aussi les anciens bûcherons, exploitants forestiers…usagers de la forêt, ils parlent !
Dernière interrogation : comment se fait-il que l’on puisse en toute’ impunité’ faire l’impasse sur tous les aménagements forestiers en vigueur ! Sont-ils faux ? Et pourquoi l’ONF ne défend-il pas son outil de gestion ? Sa crédibilité future en ce qui concerne l’élaboration des plans de gestion pourrait en être remise en question ! Juste un peu de courage ! Respectons les plans de gestion actuels et non les nouvelles directives nationales déconnectées de la réalité de terrain !
Personnellement, je préconise, au vu des documents d’aménagements forestiers actuels, un moins coupé de 25% en forêts publiques !
En 2010, l’ONF a fait une coupe définitive ( coupe rase) d’une parcelle de la forêt communale de Doucy en Bauges ,conjointement avec une coupe privée sur forte pente, avec exploitation par câble…un bel exemple de gestion forestière conforme aux directives du PNR et Natura 2000… ? Une parcelle forestière détruite pour plus d’un siècle. Quelle gestion durable ?
A qui le tour ? Domaniale de Bellevaux… ?
janvier 2011

Respectons les rythmes de la vie forestière, pratiquons une sylviculture réfléchie…il en va de la crédibilité des gestionnaires…
Guy ROCHON
janvier 2011

Guy ROCHON

01/11/2014 03h55

La gestion durable des forêts ? Quel avenir sur le long terme ?

Je vous donne mes impressions concernant un document émis par l’ONF intitulé « La Gestion durable des forêts publiques ».
Ce document intéressant sur la forme, nous dit ce qui serait bon pour la forêt, pour préserver TOUTES ses fonctions et services. Comment être contre un maintien ou une amélioration de la biodiversité forestière…On ne peut qu’être pour !
Mais, ce document porte aussi à réflexion car il contient des remarques ou certitudes qui sont contredites par d’autres scientifiques ou experts en écologies forestières.
Actuellement, l’ONF fait une campagne médiatique pour expliquer que l’accroissement des volumes coupés en forêts publiques est une bonne chose pour la société et le milieu forestier…Je regrette par exemple que cet établissement dont j’ai partagé les valeurs passées, ne se défende pas plus fortement contre ces directives du « couper plus » ! C’est une insulte faite aux anciens gestionnaires qui avaient leur expérience et leur savoir au service de la forêt en élaborant des plans de gestion conforme aux réalités de terrain, des milieux associés…et indépendants de décisions politiques. Depuis très longtemps, ils ont fait des inventaires, créé des accès routiers, planté et fait en sorte que tout fonctionne de mieux en mieux, récolté et vendre les produits…Continuer à progresser sur tous les besoins et les attentes de la société, quoi de plus normal ! Mais leur dire du jour au lendemain que la forêt était sous-exploitée, mal gérée au plan écologique et économique ! Quelle prétention ! Voir la page 5 du document ONF.
Laissons les forestiers agir en dehors de ces pressions, ils savent faire leur métier avec passion et responsabilité. Mais la réalité est tout autre ! Il faut mettre des volumes supplémentaires sur le marché : plus 20 millions/an, chiffre rappelé par les Ministères de tutelle…et pourtant, les prétentions de l’IFN quant à la ressource forestière, sont revues à la baisse… Ces volumes supplémentaires sont en contradiction avec les anciens plans de gestion des forêts publiques. Il faut savoir aussi que les derniers « aménagements » forestiers tiennent compte de ces nouvelles directives politiques du « couper plus ». Quelle crédibilité attendre de ceux-ci ?
La notion élémentaire en matière de gestion d’un massif forestier est l’inventaire pied à pied des peuplements forestiers, seule méthode qui garantisse les volumes sur pied, les accroissements donc les possibilité/volume réelles d’un massif (réf. DUCHIRON).

Pour en revenir au document de « gestion durable » de l’ONF, il est une réalité partagée par tous : celle d’une augmentation de la surface forestière française : essentiellement la forêt privée, doublement en 150 ans (en légère régression depuis quelques années) ! Nul ne le conteste ! mais comme je l’avais déjà écrit, cette augmentation de surface s’est traduite automatiquement par une augmentation globale et progressive des volumes prélevés : Plus 43% en forêts domaniales sur les trente dernières années ( rapport de la Cour des comptes) et plus 64% entre 1966 et 2010 selon un rapport du Président de l’ONF ( Mr Gaymard). Voir la page 9 du document ONF…alors que la surface des forêts publiques n’a pas augmenté !
Il y a donc bien un ajustement automatique et progressif de la croissance et de la récolte ! C’était le rôle des plans de gestion passés…réactualisés tous les 15 ans environ !
Quant au déficit de la balance commerciale de la filière bois, il faudrait aussi dire que la forêt française est exportatrice de bois feuillus en grumes (les ¾ des volumes forestiers français).

La forêt française n’est pas, contrairement à ce que l’on laisse croire, déficitaire sur sa production de bois car elle exporte plus que ce qu’elle importe, par contre le déficit de la balance commerciale de la filière bois est dû aux entreprises de transformation du bois pas suffisantes pour donner de la valeur ajoutée à cette matière première. Voir page 10 du doc.ONF.
Sur la sylviculture intensive préconisée par l’ONF pour améliorer les écosystèmes, améliorer les rendements et les qualités des peuplements forestiers, elle est, pour beaucoup de scientifiques de l’ex-Cemagref ou de l’INRA ou d’experts forestiers, source de dangers à moyen terme, danger pour l’économie de la filière, pour l’écologie forestière…

Certaines notions sylvicoles ONF sont contestées : la faiblesse des volumes sur pied à l’Ha, les éclaircies trop fortes qui ne favorisent pas ni la qualité, ni la résistance aux incidents climatiques, sécheresse, tempêtes, les microclimats forestiers perturbés (notions de lumière et d’humidité ambiante, d’évaporation du sol, insolation des sous étages…). Les diamètres d’exploitation revus à la baisse, de même les temps de passage entre deux coupes (rotation) raccourcis eux-aussi ! (notions critiquées par les chercheurs écologues) Des recherches de l’INRA CARBOFOR publié en 2010 (Lousteau) confirment que les cycles longs permettent un meilleur stockage du carbone que les cycles courts.
La thèse de Vallet (2005) confirme également l’intérêt des peuplements plus âgés pour le stockage du carbone.

Savez-vous que les forêts françaises ont le plus faible volume de bois sur pied à l’hectare des forêts Européennes : France 160 à 170 M3/ha (source IFN), Suisse 330 M3/ha, Allemagne et Slovénie 280 M3/ha, Luxembourg 250M3/ha, Belgique 210 M3/ha, Autriche 350 M3/ha…
Alors ? faut-il continuer à sous capitaliser ?. voir page 6 du doc. ONF.
La qualité technique du bois est liée à la densité des peuplements forestiers :
Forte densité = accroissements plus fins et réguliers, moins de décroissance, meilleur élancement, moins de branches…
Faible densité = arbres plus courts, plus coniques et plus branchus…
Depuis toujours, le forestier sait toute l’importance du milieu, l’ambiance forestière qui est le résultat d’un jeu subtil entre l’ombre et la lumière et de la lutte des espèces pour atteindre cette fameuse lumière le plus rapidement possible, pour tout simplement survivre…Une certaine densité favorise les relations complexes du système racinaire avec les champignons mycorhiziens…les peuplements espacés nuisent à cette relation de vie.
Depuis toujours, le forestier par son travail de sylviculture, permettait à la forêt, de s’améliorer génétiquement par la priorité donnée aux plus beaux spécimens…c’était un choix individuel de l’arbre, une sylviculture pied par pied, méticuleuse et combien valorisante ! Il savait doser les espèces d’ombre et de lumière…son coup de marteau était le résultat de tout un savoir, de toute une sensibilité mise au service de la forêt et non de directives commerciales !
Tout le contraire d’une gestion forestière collectiviste qui ne peut qu’être productiviste, quantitative et dangereuse pour le fonctionnement global de ces écosystèmes.
« L’objectif d’augmentation de la récolte conduit dans certaines régions à prélever au-delà de l’accroissement naturel. Or, le fait que l’accroissement naturel ne soit pas entièrement récolté permet aux formations forestières jeunes de mûrir, de restaurer la biodiversité menacée qui est dépendante des forêts vieillies, d’augmenter la résilience de l’écosystème, de stocker du carbone et d’accroitre le capital sur pied avec des produits de qualité… »

Pascal VINE, directeur général de l’ONF a dit : « depuis 20 ans, il est prélevé TOUTE la production biologique… ».
D’après Barthod (2005), certains forestiers américains s’étonnent de notre obsession sur l’écart entre récolte et accroissement biologique, leurs expériences ont montré toute la valeur de celui-ci comme un « tampon indispensable à tout système biologique en situation de durabilité ».
En clair, lorsque l’ IFN ( Inventaire Forestier national) donne comme valeur de production biologique de la forêt française, 80 millions de M3, on ne doit pas prélever cette valeur, mais rester bien en- dessous pour tenir compte des mortalités naturelles ou aléas climatiques, toutes les espèces inventoriées ne donnent pas des produits commerciaux… Pascal VINE, directeur de l’ONF a donné comme chiffre de récolte possible, 70% de la production biologique. Je partage cette appréciation.
Arrêtons aussi de ‘jouer et concevoir’ des normes sylvicoles dont le seul objectif est de récolter davantage !

Voilà donc une autre réflexion, ce ne sera pas la dernière et c’est bien de réfléchir ainsi ! Guy ROCHON (ex agent ONF) Février 2014.

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