« L’êthos, par nature, est un comportement », affirme le linguiste Dominique Maingueneau. Ce qui renvoie à la seconde définition du Larousse : « un ensemble des principes moraux qui sont à la base de la conduite de quelqu’un ». Pierre Hadot invite à prendre le mot « au sens très large », de « la recherche d’un état ou d’un niveau supérieur du moi » dans une « perspective universelle ». Est notamment convoquée « la conscience du rapport avec l’humanité dans son ensemble, ce qui entraîne le devoir de tenir compte du bien commun ».
Emmanuel Hirsch juge une réflexion éthique obligatoire « dans tous les contextes de vulnérabilité ». L’éthique s’inscrit ainsi dans la volonté de concevoir les finalités, les valeurs de l’existence, les conditions d’une vie heureuse, les questions de mœurs ou de morale, la notion de bien. Pour soi et pour les autres. Traduite par Paul Ricœur, elle correspond à « la visée de la « vie bonne » avec et pour autrui dans des institutions justes ».
Sur le plan professionnel, l’éthique fait appel « à la capacité de réflexion et à l’autonomie des agents », précise Luc Bégin. Selon Maingueneau, la notion permet de « réfléchir sur le processus plus général de l’adhésion des sujets à un certain positionnement ». Pour Bégin, il s’agit d’une « adhésion librement consentie à des valeurs qui donneront sens aux comportements de l’agent moral et aux règles qu’il respectera. »
L’éthique n’est en effet pas, en général, coercitive ; son non-respect n’entraîne pas de sanction légale. Sa finalité, dit Edgar Morin, « a deux faces complémentaires. La première est la résistance à la cruauté et à la barbarie. La seconde est l’accomplissement de la vie ». La réflexion éthique exige du temps. Pour écouter, débattre, partager, se former.