«La cantine scolaire joue un rôle social majeur. Plus de 60 % des enfants mangent à la cantine de leur école primaire tous les jours. Faire évoluer les cantines, c’est changer en profondeur les habitudes alimentaires des adultes de demain. » La citation est signée Mohamed Merdji, professeur à l’école supérieure de commerce Audencia Nantes et directeur du Lesma, laboratoire d’étude et de recherche en stratégie et marchés des produits agroalimentaires.
Les Etats généraux de l’alimentation accouchent d’un projet de loi
Autrement dit, les politiques publiques, et tout particulièrement celles des mairies, disposent d’un levier important en matière d’orientation des habitudes alimentaires avec les cantines scolaires. Bien conscient de ce phénomène, le gouvernement a mis à l’agenda des Etats généraux de l’alimentation du 20 juillet au 21 décembre la question du contenu des assiettes des enfants à l’école.
Après avoir réuni, autour d’une même table, producteurs, distributeurs, consommateurs, ONG et élus locaux pendant plusieurs mois, ce grand raout achevé le 21 décembre dernier a permis d’accoucher d’un texte. Présenté en conseil des ministres début février, ce projet de loi pour l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et une alimentation saine et durable pose des obligations aux collectivités.
Des repas bio obligatoires
Sachant que plus de 1 milliard de repas par an sont distribués dans les maternelles, les primaires, les collèges et les lycées, les cantines scolaires devront s’approvisionner avec « au moins 50 % de produits biologiques, locaux ou sous signe de qualité à compter du 1er janvier 2022 ». Sur ce chiffre, au moins 20 % des produits devront être issus de l’agriculture biologique, précise le texte. L’objectif laisse sceptiques les spécialistes du sujet.
Pionnier de l’alimentation bio dans les écoles depuis le début des années 2000, le maire de Lons-le-Saunier, Jacques Pélissard (LR), peine à croire que le chiffre de 50 % de repas bios sera tenu. « En dix-huit ans de travail sur une restauration collective de qualité dans ma ville, nous n’atteignons que les 31 %. Ce qu’il faut, en priorité, c’est
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