Pour la troisième année consécutive, le Service statistique ministériel de la sécurité intérieure a publié le bilan de la délinquance enregistrée par les services de police et de gendarmerie. Des chiffres qui ne représentent que partiellement la délinquance réelle, car ils laissent de côté les faits qui ne sont pas constatés par les forces de l’ordre. Ainsi, seul un quart des violences physiques qui ont lieu en dehors du ménage font l’objet d’une plainte, et moins d’une sur dix quand cette violence a lieu au sein du ménage.
Le ministère de l’Intérieur précise lui-même qu’un « bilan plus complet sera possible à l’automne lors des résultats de l’enquête de victimation Cadre de vie et sécurité réalisée chaque année par l’Insee auprès de l’ensemble de la population ».
Les chiffres pour 2017 font ressortir deux tendances principales : la baisse des vols avec violences et l’augmentation des violences sexuelles, qui reflète, selon le ministre de l’Intérieur, « un effet ‘affaire Weinstein' » en raison d’une forte hausse du nombre de plaintes pour violences sexuelles à la fin de l’année 2017.
Voici les principaux enseignements du bilan de la délinquance enregistrée en 2017 :
- Le nombre de cambriolages de logements (commis ou tentés) a légèrement augmenté en 2017 . La Corse est nettement moins exposée que les autres régions.
- Le nombre de vols violents sans arme, enregistrés par les forces de sécurité, continue à diminuer (-5 %) pour la quatrième année consécutive. Les Pays-de-la-Loire ont enregistré la seule forte augmentation régionale, du fait de la hausse des cas enregistrés en Loire-Atlantique.
- Le nombre de vols avec armes a baissé dans les Hauts-de-France, dans le Grand-Est et en Île-de-France, malgré une hausse notable dans le Val-d’Oise). Leur nombre a en revanche augmenté en Occitanie.
- Un vol sur sept se déroule dans les transports en commun. Lyon, Marseille, Toulouse et Grenoble ont connu une augmentation en 2017. A l’inverse, Paris, Saint-Denis, Montpellier, Nantes, Nice et la Courneuve ont connu des baisses significatives.
- Une baisse de 6 % du nombre de vols de véhicules est enregistrée. Cette diminution est tangible dans la quasi-totalité des régions, et notamment en PACA, dans le Grand-Est et dans la région Centre-Val-de-Loire. Seule la Bretagne fait exception, avec une hausse en 2017.
- Le nombre de victimes de coups et blessures volontaires criminels ou correctionnels sur personne de quinze ans ou plus a connu une quatrième année de hausse (+4 %). La région PACA, les Hauts-de-France et l’Île-de-France sont les trois régions présentant les plus forts taux d’incidence, avec plus de 4 victimes enregistrées pour 1 000 habitants, alors que les régions de l’Ouest enregistrent moins de 3 faits constatés pour 1 000 habitants. La région PACA est cependant la seule grande région ayant connu une baisse en 2017.