«Recruter moins mais mieux. La raréfaction de la ressource et la stabilisation de la masse salariale rendent nécessaire une gestion qualitative », souligne Hervé Petton, directeur général adjoint (DGA) chargé de la direction des ressources humaines de l’agglomération Quimper Bretagne occidentale (14 communes, 1 737 agents, 100 200 hab.). Prises dans l’étau des restrictions budgétaires, des collectivités suppriment, en effet, des emplois et restreignent les embauches pour maîtriser la masse salariale. Or la mobilité interne permet également de tendre vers cet objectif économique.
En demande
Les responsables des RH y voient d’autres avantages, en premier lieu, un moyen de répondre aux aspirations du personnel. « Les agents sont en demande, d’autant que les carrières s’allongent, constate Johan Theuret, président de l’Association des DRH des grandes collectivités. La nouvelle génération ne s’imagine pas exercer un même métier quarante ans durant. » Dans un contexte morose où les perspectives professionnelles sont en berne pour nombre de salariés, notamment parce que la promotion interne a pris du plomb dans l’aile, « la mobilité constitue un levier de motivation et de développement des compétences, plaide Samuel Dubois, responsable du service emploi et compétences de la métropole, de la ville et du CCAS de Rennes. Les agents travaillent de manière plus transversale car ils connaissent d’autres domaines, d’autres services. Ils apportent un regard neuf à l’équipe qui les accueille ».
Attractivité
C’est aussi un outil d’attractivité et de fidélisation. « Cela motive les agents de savoir, dès qu’ils entrent dans la collectivité, qu’il est possible d’exercer différentes fonctions, de passer, par exemple, des RH à la culture ou au social, ou de changer de métier, puisqu’ils sont légion dans les collectivités », observe Maël Simon, DRH du département de l’Aude (2 450 agents), doté d’une « culture de la mobilité interne, avec un taux de 68 % sur 200 postes vacants environ chaque année ».
Du point de vue des agents, cela n’exclut pas des motivations plus négatives : l’envie de quitter un métier usant, un chef stressant, un environnement moins stimulant… D’autant que toutes les mobilités ne sont pas choisies. Les reclassements et les changements de postes pour raisons médicales ou à la suite de réorganisations et de suppressions d’emplois ont pris de l’ampleur, même s’ils restent minoritaires.
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Gazette des Communes