Construire des services publics fluides et performants. C’est l’objectif du nouveau programme DCANT 2018-2020, dévoilé lors de la Conférence nationale des territoires du 14 décembre dernier.
Il succède au DCANT 2015-2017. Son contenu est beaucoup moins précis que son prédécesseur qui, lui, déclinait toute une liste de chantiers à mettre en œuvre tels que FranceConnect, COMEDEC, Marchés publics simplifiés…
Une démarche agile
« Les 35 actions qui y sont listées seront actualisées tous les six mois, ce qui nous permettra d’enrichir le programme pendant toute sa durée. Dès janvier, les associations de collectivités et les services de l’Etat vont mener un cadrage pour chacune d’elles », explique Alexis Boudard, directeur du programme à la DINSIC, la DSI de l’Etat.
En fonction des opportunités, le programme évoluera : des actions pourront être ajoutées, enrichies ou bien supprimées s’il s’avère qu’elles ne sont plus pertinentes.
DCANT se nourrira des innovations de collectivités, établira des passerelles avec le programme Action Publique de 2022, lancé en octobre et visant, pour sa part, la transformation de l’Etat. DCANT 2018-2022 utilise donc des méthodologies de gestion de projet dites agiles.
Un programme co-construit avec 4 priorités
« Il y a une continuité entre les deux programmes. Les associations d’élus et le gouvernement ont voulu poursuivre la construction de l’administration numérique », souligne Alexis Boudard. Il indique que si le premier DCANT avait surtout été co-mis en oeuvre, le nouveau programme, lui, a véritablement été co-écrit et co-construit avec les associations d’élus entre juillet et décembre.
Le programme, qui veut donner une vision à trois ans, s’articule autours de quatre priorités :
- Construire un socle commun d’applications, de briques numériques, de référentiels et de cadres partagés pour accélérer la transformation numérique des Territoires.
- Garantir une gouvernance partagée entre l’État et les collectivités territoriales de la transformation numérique des Territoires.
- Contribuer à une approche globale de la donnée au service des politiques d’intérêt général dans les Territoires.
- Faciliter le passage à l’échelle de l’administration numérique dans les Territoires.
Développer dans une base commune des ressources à disposition
« Pour le socle commun, il faut construire un volet sur la création de briques numériques à partager pour faire, par exemple, du paiement en ligne, de l’archivage, développer des API et recenser toutes celles qui peuvent être réutilisées. L’idée est de ne développer qu’une fois, de pousser à la réutilisation de ce qui a déjà été fait par d’autres », résume Alexis Boudard.
La DINSIC devrait référencer, dans une base commune, toutes les ressources à disposition, comme elle le fait déjà pour les API de l’Etat, sur un site dédié, où on retrouve des développements notamment de Rennes Métropole (pour les voies et adresses de son territoire et pour connaître à l’avance les perturbations liées aux travaux) et de Brest Métropole (données théoriques et temps réels des transports publics).
Pour communiquer sur les avancées du nouveau programme DCANT, un compte Twitter a été ouvert en décembre.
Le concept de start-up d’Etat étendu aux collectivités
Le SGMAP a mis en place le système des start-up d’Etat pour résoudre une « friction » entre une administration et les citoyens. Une équipe de deux à quatre personnes, dotée d’un budget moyen de 200 000 euros, construit un service numérique pour résoudre cette friction en moins de six mois.
Une fois développé et consolidé, le service est repris par l’administration concernée qui en assure la pérennisation. Il existe aujourd’hui 43 start up d’Etat qui s’appuient sur un incubateur hébergé par la DINSIC. Ainsi, par exemple, le projet FranceConnect Agent est devenu une start-up d’Etat. L’idée est que des collectivités puissent aussi bénéficier de cette structure. Des projets de start up d’Etat sont en cours avec le Conseil départemental du Pas-de-Calais et le Conseil Régional de Bretagne.