L’hémicycle de l’hôtel du département paraît bien vide. Là où siégeaient auparavant 54 élus, 26 édiles prennent place. Parmi eux, uniquement cinq familiers des lieux sont recensés. Né, au 1er janvier 2015, de la partition avec la métropole de Lyon, seul groupement urbain du pays à disposer des prérogatives départementales sur ses terres, le nouveau Rhône a bien conservé le siège de l’ancien conseil général au cœur de Lyon. Mais la collectivité issue de la loi Maptam du 27 janvier 2014 intervient uniquement dans les franges rurales de l’ex-département du Rhône, du Beaujolais au Condrieu.
Le fruit d’un « marché » passé fin 2012 entre les deux grands élus du cru, le président socialiste du Grand Lyon, le futur ministre de l’Intérieur Gérard Collomb et son homologue centriste du conseil général Michel Mercier (MoDem). Cet accord au sommet n’a pas empêché des discussions serrées.
Emprunts toxiques apurés
« Tout a été calculé jusqu’aux pneus neiges, aux cocons dans les arbres, à la taille des trottoirs », raconte l’actuel président LR du Nouveau Rhône, Christophe Guilloteau, à l’occasion de la deuxième édition des ateliers des départements de France le 28 novembre 2017 à Lyon.
Ce partage des eaux s’est déroulé sous les yeux de la Chambre régionale des comptes. Bilan des courses : deux milliards d’actifs de l’ancien département du Rhône ont été transférés à la métropole. Le Nouveau Rhône, doté d’un budget de 547 millions d’euros contre 1,7 milliards pour l’ancienne collectivité, bénéficie d’une dotation de compensation accordée par la métropole. Ce fonds, dont le montant ne variera plus, s’élève à 72,3 millions d’euros. « Contrairement à ce qu’a dit le ministre de l’Intérieur la semaine dernière, ce n’est pas une aumône. C’est le juste prix dû à nos cessions d’actifs », tranche Christophe Guilloteau. Et le patron du Nouveau Rhône de se féliciter : « On a un département plus petit et plus véloce. »
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