Par
- LES ARCHITECTES: Conseil régional de l’Ordre des architectes des Pays de la Loire et Délégation des Pays de la Loire de l’Union nationale des syndicats français d’architectes
- LES URBANISTES: Association des urbanistes du grand Ouest
- LES PAYSAGISTES: Fédération française du paysage du grand Ouest
Les organisations représentatives des professionnels de l’architecture, de l’urbanisme, de l’environnement et du paysage font cause commune au sujet de leur grande inquiétude sur des évolutions qui menacent la qualité de l’aménagement et de la construction en France, et plus particulièrement dans les Pays de la Loire.
En effet, nous sommes très préoccupés par la réduction drastique des budgets alloués aux conseils de l’architecture de l’urbanisme et de l’environnement et du paysage (CAUE) dont la mission première est le conseil aux particuliers et aux communes qui ne peuvent pas se doter de services adéquats. Pour rappel, les CAUE sont des organismes autonomes chargés de missions essentielles : le conseil aux particuliers, un rôle culturel d’animation et de sensibilisation auprès de tous, un rôle de conseil et d’accompagnement des collectivités.
Plusieurs départements, collectivités par lesquelles transitent les ressources des CAUE, ont engagé une action visant à diminuer drastiquement la part majeure de financement des CAUE qui transite par eux, au mépris parfois de leur obligation d’affectation de ces recettes ; certains remettent en question une partie de leurs missions, certains leur contestent leur autonomie, gage d’indépendance.
Les conditions d’exercice de ces organismes, en particulier leur autonomie, sont essentielles à l’accomplissement de ces missions, conférées par la loi de 1977 sur l’architecture et confirmées par la loi « CAP » de 2016. Leur dégradation met gravement en question la qualité de l’aménagement et de la construction, et ainsi le cadre de vie de chacun. Dans une région qui compte deux départements littoraux, la Loire et ses affluents, et dont les qualités des paysages sont une composante majeure de l’attractivité et de l’activité touristique, il est suicidaire de laisser au fil de l’eau le développement du territoire sans le conseil que peuvent apporter les CAUE.
En conséquence, nous estimons indispensable d’alerter les élus de nos territoires pour qu’ils ne sacrifient pas les missions des CAUE, mais, au contraire, valorisent leurs actions et confirment leur impératif d’autonomie.
Nous nous inquiétons de la faible réaction des autorités tant locales qu’étatiques, soucieuses de ne voir que le volet comptable de la situation. Nous affirmons, au contraire, que l’économie des finances publiques —vraie préoccupation— exige précisément de répondre aux difficultés par une vision d’ensemble, une vision de projet, bien absente des débats.
Le conseil aux particuliers est d’autant plus important en milieu rural que les collectivités sont plus démunies en ingénierie spécialisée.
La mise en œuvre d’une culture commune en faveur de la qualité du cadre de vie donne une dimension culturelle essentielle à l’action des acteurs publics comme privés, la sensibilisation à l’innovation, souvent irremplaçable. Elle est indissociable du développement de la participation citoyenne. Enfin, fournir aux collectivités un accompagnement méthodologique ou de conseil participe à la qualité de la commande publique. La réforme territoriale en cours suscite particulièrement ce soutien.
C’est pourquoi nous nous sommes regroupés pour exprimer leur inquiétude et demander de vraies réponses à cette situation.
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