Les chiffres du « Bulletin d’information statistique » de la direction générale des collectivités locales (DGCL) n° 114, paru en janvier 2017, sont implacables. « La dépense moyenne de fonctionnement des communes et de leurs groupements à fiscalité propre est de 1 265 euros par habitant en 2015. Ces dépenses sont très variables selon la taille de la commune : plus élevées dans les plus petites communes (900 euros par habitant), elles diminuent ensuite légèrement jusqu’à 500 habitants, puis progressent fortement pour atteindre 1 700 euros par habitant pour les communes de plus de 100 000 habitants », indique la DGCL.
Si les petites communes de moins de 3 500 habitants « coûtent » globalement moins de 1 000 euros par habitant en dépenses de fonctionnement, les toutes petites – de moins de 100 habitants – seraient plus « chères » que les autres. Inutile de tenter de cacher la forêt avec un arbre, dans un pays où plus d’une commune sur deux compte moins de 500 habitants, celles-ci ne représentant au final que 6,4 % de la population.
« La France des clochers » est sur la sellette. Dans un édito intitulé ainsi, le directeur de la revue « XXI », Patrick de Saint-Exupéry, rappelait à l’été 2015 que « la France concentre à elle seule 40 % des communes de l’Union européenne. Cette profusion pèse sur les campagnes. Elle maintien la fiction d’un pays qui resterait enfermé dans ses bastilles et n’aurait pas voulu ou su évoluer ».
Iconoclaste, le géographe Romain Lajarge lance pourtant, en ouverture du colloque d’automne de l’association Nouvelles Ruralités, les 26 et 27 octobre derniers à Valence, qu’il « faudrait en fait plus de communes. Pourquoi pas 42 000 ! Il en faudrait même dans les grandes villes. Pour que l’on puisse appeler les élus sur leur portable. Les maires [ruraux] sont les grognards de la République. Il nous faut peut-être plus d’élus de proximité, mais pas nécessairement qu’ils gèrent de l’argent public ».
Boulets ?
Alors, petites antennes ou petits boulets de la République ? A quoi servent vraiment les petites communes ? A quels objectifs répondent-elles ? Quelle est leur utilité pour que l’on décide, in fine, de les garder ou de les fusionner ?
Après avoir questionné de nombreux élus, aux multiples casquettes mais
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