C’est dans les années 80 que les premières expérimentations de médiation sociale apparaissent en France. Elles sont le fruit d’une société civile déboussolée, en proie à la crise économique, à la question du chômage de masse et aux premières violences urbaines. A l’époque, des femmes commencent à aider leurs familles, leurs amies, leurs voisines dans leurs démarches d’accès aux droits (médecin, CAF…). Presque dans le même temps, alors que certaines banlieues s’échauffent, des « grands » décident eux aussi de prendre en main leurs quartiers pour faire redescendre les tensions et calmer les plus jeunes. La médiation sociale vient de naître dans ses champs « historiques » que sont l’accès aux droits et la tranquillité publique.
Devant le succès de ces initiatives de terrain, l’Etat choisit d’institutionnaliser ces pratiques dans le cadre de la politique de la ville, en faisant d’une pierre deux coups : améliorer le vivre-ensemble dans des territoires en difficulté tout en y créant de l’emploi. C’est ainsi qu’apparaissent les programmes d’insertion « adultes relais » et « emploi-jeunes ». Nous sommes alors au début des années 2000. Un coup d’œil dans le rétroviseur qui permet de prendre toute la mesure du chemin parcouru.
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Gazette des Communes, Club Prévention-Sécurité
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