Etes-vous inquiet concernant le financement de la future programmation de la politique de cohésion ?
Etant donné l’importance de cette politique pour les collectivités françaises et le climat budgétaire dans notre pays, mais aussi dans les autres Etats, nous ne pouvons qu’être inquiets ! Il est certain que pour nos collectivités, il ne pourra pas y avoir de hausse des financements.
Quelles inflexions souhaitez-vous voir adopter par rapport à la programmation 2007-2013 ?
Il faut d’abord mieux intégrer dans les programmes la dimension urbaine en améliorant la participation des villes aux projets. Le concours effectif de tous les niveaux territoriaux à la gouvernance doit aussi être assuré, y compris au niveau infra-régional. Enfin, il faut simplifier les outils et les procédures de mise en oeuvre de la politique de cohésion, afin de les rendre plus accessibles aux collectivités de toutes tailles et faire en sorte de produire moins de papier pour plus d’efficacité… N’oublions pas que la politique de cohésion est bien plus qu’un simple mécanisme de péréquation financière ; il faut donc éviter le saupoudrage des financements.
Craignez-vous que les régions les plus riches ne soient oubliées de la future programmation ?
Ce risque existe si l’on se base uniquement sur le PIB comme critère d’éligibilité. Mais il faut également prendre en compte la diversité, non seulement entre pays, mais encore, au sein de chaque pays, entre les différentes régions. Si certaines doivent recevoir plus que d’autres, aucune ne doit être oubliée.
Pourquoi vouloir renforcer le fait urbain ?
Quand la Commission européenne dit elle-même vouloir porter « un projet urbain ambitieux », cela correspond aux besoins des citoyens européens de plus en plus nombreux dans les villes, mais aussi à la nécessaire prise en compte des zones intermédiaires entre les espaces urbains et ruraux.
Les procédures pour accéder aux fonds de la politique de cohésion sont-elles trop complexes ?
Cette difficulté se rencontre à deux niveaux : la complexité des circuits et des processus européens, ainsi que celle ajoutée par nos gouvernements nationaux. Le fait que tous les crédits ne soient pas consommés ne signifie pas un manque d’investissement des collectivités, mais une information pas suffisamment communiquée par les préfectures. A cela il faut ajouter la complexité des dossiers, qui décourage les petites collectivités, et certains problèmes d’utilisation des fonds, comme ces nombreux cas où l’on a demandé aux missions locales de rendre des crédits !
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Fonds structurels européens : les grandes manoeuvres commencent
Sommaire du dossier
- La gestion des fonds régionaux « à la française »
- Le parcours d’une subvention n’est pas un long fleuve tranquille
- L’Alsace, l’exception à la règle
- Fonds structurels européens : le calendrier
- Fonds structurels européens : les enjeux de la politique de cohésion 2014-2020
- Fonds structurels européens : Les attentes des collectivités françaises
- Fonds structurels européens : Les ambitions des associations
- Fonds structurels européens : Les tiraillements entre Etats membres
- Fonds structurels européens : Interview du président de la FMVM et de la MEPLF
- Fonds structurels européens : La position des institutions européennes
- Fonds structurels européens : témoignages de territoriaux