Alors que Paris, « ville-monde » a été exclue du baromètre, c’est Lyon qui arrive en tête dans la catégorie Très grandes métropoles, en dépit d’une qualité de vie jugée médiocre. Et pour cause explique le baromètre : « l’hyper-accessibilité de Lyon depuis le reste de la France ou de l’Europe au service d’une économie robuste et diversifiée est génératrice d’emplois à haute valeur ajoutée symbolisés par le quartier d’affaires de La Part-Dieu ».
C’est Nantes qui remporte également la palme dans la catégorie Grandes métropoles . La « belle endormie » des Pays de la Loire ayant su faire « preuve d’une réelle capacité de résilience depuis la crise de 2008-2009 », avec la clef « de solides performances économiques et des filières d’excellence ». A la suite de Lyon et Nantes, les métropoles de Toulouse, Bordeaux, Montpellier et Grenoble émergent elles aussi du classement.
Un tiers des Français vivent dans des aires métropolitaines
Le réseau de conseil en immobilier d’entreprise a passé au crible les 34 aires urbaines définies par l’Insee en les regroupant en quatre catégories selon leur taille : supérieures à 1 million d’habitants (elle sont 6), 500 000 à 1 million (8), 200 000 à 500 000 (13) et 100 000 à 200 000.
Elles rassemblent un tiers des résidents hexagonaux. Leur classement tient compte de « 75 indicateurs quantitatifs » articulés autour de quatre thématiques : performances économiques, qualité de vie, capacité d’accueil pour les entreprises et santé des marchés tertiaires, connectivité, capital humain et potentiel de croissance.
Depuis le creux de la vague en 2009, liée à la crise économique, le secteur privé a gagné quelque 214 000 emplois (à fin 2015). Ce redémarrage a surtout été porté par les services (+468 000) alors que l’industrie continue de dévisser (-202 000).
82% des emplois se concentrent dans les métropoles
Mais l’embellie profite essentiellement aux très grandes et grandes métropoles qui concentrent 82 % des créations d’emplois mais seulement 21 % de la population. Sur une base 100 en 2009, les premières enregistrent six ans plus tard un indice 105 et les secondes un indice 103, identique à celui de Paris/Ile-de-France, contre 100 pour les agglomérations intermédiaires, dominées par Clermont-Ferrand, et 99 pour celles de taille moyenne emmenées par Angoulême.
Il s’agissait alors d’une tentative de réguler l’hypertrophie parisienne en renforçant l’armature urbaine des régions avec des fonctions jusque-là assurées quasi exclusivement par la capitale. Ce baromètre devrait encore alimenter le débat entre les pourfendeurs d’une métropolisation accusée d’aggraver les fractures territoriales, à l’instar des travaux des géographes Gérard François Dumont et Christophe Guilluy, et d’autres experts tels Laurent Davezies et Arnaud Brennetot.
Sans nier ces distorsions, ces derniers considèrent ces aires urbaines comme des amortisseurs régionaux en quelque sorte où s’exercent des mécanismes de redistribution des richesses.
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