L’Alsacien de 64 ans (LR) avait déjà annoncé lors de ses vœux en janvier 2017 qu’il ne se représenterait pas aux prochaines élections régionales. C’est d’ailleurs cette perspective que l’ex-ministre des Collectivités locales (2010-2012) a mis en avant pour expliquer sa décision. « L’équipe qui va me succéder aura du temps pour se faire connaître et se présenter devant les électeurs avec un bilan crédible en 2021, aux prochaines élections, avec la volonté de battre à nouveau le Front national », a commenté Philippe Richert lors d’une conférence de presse prononcée à l’Hôtel de région Grand Est à Strasbourg, le 30 septembre.
Une vie publique de 35 ans
D’autres motifs ont également incité le désormais ex-élu à abandonner la vie politique. « Je ne renonce pas pour une question d’âge, mais d’ancienneté. Ma vie publique a commencé en 1982 », rappelle-t-il, évoquant ses débuts en tant que conseiller général du canton des Vosges du Nord dont il est originaire. Ses succès électoraux l’ont conduit à abandonner son métier d’enseignant, pour devenir notamment président de l’assemblée départementale bas-rhinoise puis de la région Alsace.
Sénateur de 1992 à 2008 et notamment vice-président puis Questeur de la chambre haute, il n’a jamais fait mystère de son opposition totale au découpage de la grande région Est, incluant la Champagne-Ardenne suite à la volonté du groupe socialiste à l’Assemblée nationale. « Je me suis battu contre ce choix, organisé des manifestations pour que cette décision ne soit pas prise », a-t-il souligné. « Mais une fois le découpage entériné je suis parti en campagne pour empêcher la victoire du Front national, qui était alors une hypothèse crédible » se souvient Philippe Richert.
A la tête d’une grande région qu’il a pourtant combattue
Certains en Alsace, lui ont vivement reproché d’avoir dirigé la région qu’il avait combattue, parfois en termes très vifs. Dans son discours, l’ex-élu a d’ailleurs fermement condamné les propos haineux, vulgaire et insultants qui lui ont été adressés, rappelant qu’il s’est toujours refusé d’y répondre. Il est vrai que Philippe Richert s’est lancé sans retenue dans la mise en place de la nouvelle région. Son bilan est souvent reconnu y compris par des élus d’opposition.
Richert dit non à une collectivité à l’extérieur du Grand Est
Son bilan est d’ailleurs reconnu y compris par des élus d’opposition : 200 TER quotidiens supplémentaires pour un budget inférieur à la configuration antérieure, près de deux milliards d’euros dans le déploiement systématique de la THD, la création de 20 maisons de la Région et surtout 200 millions d’euros économisés par an, par rapport aux budgets des trois régions, montant validé par la Cour des Comptes en 2016… Philippe Richert ne craint pas de mettre en avant le bilan de l’exécutif qu’il a dirigé.
Mais il reste amer à l’encontre de certains élus alsaciens qui relancent l’idée d’une collectivité régionale unique, en dehors de la région Grand Est. « Certains qui ont provoqué l’échec du référendum de 2013 sur la collectivité unique relancent actuellement l’idée, s’indigne Philippe Richert.
Qui n’a pas non plus du tout apprécié l’attitude d’Edouard Philippe lors du congrès des Régions de France. « Le plus grave n’est pas la suppression des 450 millions d’euros de rentrées. Le pire reste le manque de respect de l’autre, de la parole donnée, de la signature de l’Etat. Comment les jeunes peuvent-ils être éduqués à ces valeurs avec un comportement comme celui du Premier ministre ? » s’est interrogé l’ancien enseignant. Une attitude qui a aussi pesé lourd dans sa décision.
C’est désormais Renaud Muselier (LR), le Président de PACA qui devrait lui succéder à la tête de Régions de France
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