Depuis deux ans, les « grainothèques », c’est-à-dire des espaces de troc de graines au sein des bibliothèques, se multiplient dans les communes. Que ce soit à la ville ou la campagne, ces initiatives répondent aux besoins d’échanges directs entre les usagers, mais aussi à leur intérêt croissant pour les questions de biodiversité.
Dans la grande salle de lecture lumineuse de la médiathèque de la Canopée dans le 1er arrondissement de Paris (16 700 hab.), une petite caisse en Plexiglas attire le regard. Sur le dessus, dans une panière : des pochettes à graines ! On en trouve de trois couleurs. Une pour les fleurs, une pour les légumes, la dernière pour les plantes sauvages… et ce petit mot qui explique l’esprit du projet : « Zone de troc : je prends = je donne ! » Si le dispositif n’est pas important en termes d’encombrement, il détonne tout de même dans ce monde du livre bien rangé qu’est la bibliothèque.
Mais tant pas que cela, comme l’explique Nathalie Rataud, qui gère cette grainothèque mais aussi le fonds documentaire de l’équipement. Car « cette initiative s’inscrit tout à fait dans notre projet d’échanges entre les publics ». « C’est un espace qui vit tout seul et que les gens s’approprient très bien, poursuit-elle. D’ailleurs notre fonds jardin a aussi un beau succès. » Dans cette médiathèque moderne et très représentative de la bibliothèque « troisième lieu », l’échange et le participatif sont donc placés au cœur de tous les projets. La grainothèque y participe pleinement.
Rendre le lecteur acteur
Même constat à Toulouse (466 300hab.). Depuis deux ans maintenant, la médiathèque José-Cabanis au cœur du quartier Marengo vit, elle aussi, au rythme des graines et des saisons. Nicole Miquel Belaud, qui est conseillère municipale chargée de la lecture publique dans la Ville rose, raconte le début de l’histoire : « Lorsque l’on a vu que des grainothèques se montaient à Paris ou dans le Nord, nous nous sommes dit pourquoi pas nous ? En effet, dans notre territoire, nous aimons bien rendre nos usagers acteurs… La notion de troc se développe beaucoup avec des book crossing [circulation des livres qui sont laissés à disposition d’autres lecteurs qui les lisent et les abandonnent à leur tour, ndlr] ou des music box [espace dédié au matériel nécessaire pour jouer, tester, partager, apprendre, dans le cadre de l’accompagnement des pratiques musicales en amateur, ndlr], et les usagers y adhèrent spontanément. D’ailleurs, pour ce qui est de la grainothèque, nous ne nous sommes pas trompés dans notre analyse, puisque les gens viennent volontiers échanger leurs graines de fleurs, de fruits ou de légumes de saison. C’est un véritable succès. » Avec près de 6 000 échanges au compteur en deux ans, la grainothèque du site José-Cabanis pourrait même faire des petits dans le réseau de la métropole dans les mois à venir.
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