Sur 400 collectivités affiliées au centre de gestion de la fonction publique territoriale de l’Ariège, seules 34 sont soumises à l’obligation d’emploi, car leur effectif dépasse 20 équivalents temps plein. Mais toutes peuvent bénéficier des aides du fonds pour l’insertion des personnes handicapées dans la fonction publique (FIPHFP), avec lequel l’établissement public ariégeois a signé une convention en janvier 2016, pour trois ans, avec, à la clé, un budget de 361 114 euros. Un argument financier d’autant plus convaincant que l’un des principaux obstacles à l’emploi de personnes en situation de handicap est le coût de l’aménagement du poste, auquel peuvent s’ajouter d’autres dépenses, lors du recrutement d’un apprenti par exemple, ou pour améliorer l’accessibilité de la commune.
Cellule handicap
Le centre de gestion a encore d’autres atouts à faire valoir auprès des collectivités rurales lors de la journée du handicap, le 21 septembre : il prend en charge toutes les démarches administratives, l’étude du poste, le reclassement, la demande de subvention, etc. C’est le rôle de sa cellule handicap, composée du directeur de la structure, du médecin de prévention, du préventeur et du référent emploi, avec l’aide de trois partenaires ariégeois, la maison départementale des personnes en situation de handicap, Cap emploi et le service d’appui pour le maintien dans l’emploi (Sameth), tous présents le 21 septembre pour répondre aux questions des employeurs.
Des arguments qui ont déjà décidé plus de 150 communes à faire les premiers pas. Depuis la signature de la convention, le centre de gestion a réalisé 104 études de poste, la majorité suivie d’un aménagement, et 59 diagnostics accessibilité, accompagnés de préconisations. Il a également obtenu la signature de 5 contrats d’apprentissage. Sans compter ses propres engagements comme employeur : 10 personnes handicapées ont été recrutées dans le pool de remplaçants mis à la disposition des communes affiliées, sur des postes administratifs et techniques. « La première année, nous avons atteint 99 % de nos objectifs », se réjouit Frédérick Dedieu, directeur adjoint de l’établissement.
Dépasser les malentendus et les incompréhensions
Mais il doit encore surmonter des réticences pour convaincre d’autres collectivités. Sources majeures de difficultés, les souffrances des personnes en situation de handicap, les malentendus et les incompréhensions que leur présence suscite parfois, doivent être pris en compte et expliqués. « 80 % des handicaps sont invisibles, explique le docteur Damidot, médecin de prévention du centre de gestion de l’Ariège. Les maladies chroniques telles que le diabète, les troubles psychiques, les restrictions de ports de charges dues à des lombalgies…, tout cela ne se perçoit pas de prime abord. Il faut sensibiliser la direction et les collègues aux différentes situations de handicap. » Sinon, l’intégration ou le retour de l’agent peut mal se passer, quand ce n’est pas l’employeur qui fait barrage.
Reclassement
Autre problème : les reclassements. La majorité des communes de l’Ariège emploie un ou deux agents. Quand ils ne peuvent rester sur leur poste, le centre de gestion s’efforce de rechercher un emploi adapté dans une collectivité plus importante. Mais il arrive que la commission prononce l’inaptitude de l’agent ou qu’aucun poste ne soit disponible.
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