Ce devrait finalement être 137 000 contrats aidés signés pour le second semestre de 2017. Le 24 août, le Premier ministre a desserré les cordons de la bourse et accordé un peu plus de 20 000 emplois supplémentaires. Mais, sur l’ensemble de l’année 2017, la baisse sera de 30 % par rapport à 2016, passant de 459 000 contrats à 320 000 annoncés.
Et le gouvernement prévoit de poursuivre le mouvement en 2018, certaines fuites dans la presse allant jusqu’au nombre maximum de 200 000 contrats.
Car, pour le gouvernement, au-delà de la volonté de François Hollande de faire baisser artificiellement le chômage juste avant l’élection, la réduction drastique du nombre de contrats aidés financés doit permettre de recentrer les crédits sur les politiques de formation professionnelle. « Nous ne voulons pas multiplier les contrats aidés, mais avoir une politique active de retour à l’emploi », résume Edouard Philippe.
« Pas efficaces »
Dans une interview au Point le 31 août, Emmanuel Macron est venu enfoncer le clou. Pour lui, la plupart des contrats aidés sont « une perversion de la politique de l’emploi ». Et si les emplois sont utiles, ils doivent être intégré aux effectifs de la territoriale :
Cela doit entrer dans la dotation des collectivités locales ou dans les subventions aux associations, mais qu’on ne nous dise pas que c’est une politique de l’emploi ! […] C’est donc essentiellement une politique conjoncturelle, quand elle n’est pas clientéliste, et qui suit souvent le cycle électoral.
La ministre du Travail, Muriel Pénicaud, avait lancé l’offensive contre ces dispositifs au cœur de l’été. « Les contrats aidés ne sont pas efficaces en termes d’emplois, en termes de tremplin vers l’insertion. Mais ils permettent de baisser le coût du travail dans certaines associations […]. On peut s’interroger si c’est la bonne démarche », expliquait-elle aux députés début août.
Elle dénonçait également les collectivités et associations « qui équilibrent leur budget avec quelque chose qui devrait être de la politique de l’emploi ».
Pourtant, les contrats aidés dans le secteur non-marchand sont beaucoup moins sujet à l’effet d’aubaine que dans le secteur marchand. Selon une étude de la Dares, en l’absence d’aide financière, 64 % des employeurs du secteur non-marchand (principalement les collectivités et les associations) n’auraient pas recruté pour le poste, contre 19 % pour le secteur marchand. Si les emplois aidés diminuent dans les collectivités, ce sont donc des prestations qui vont disparaître.
Difficultés dans les écoles
A quelques jours de la rentrée scolaire, alors qu’on retrouve les contrats aidés à foison dans les cantines ou pour les activités périscolaires, la tension est montée dans les mairie.
Le chiffre de 50 000 contrats pour l’éducation (contre 70 000 en 2016) a fuité, mais la circulaire attendue pour le confirmer n’est toujours pas parue… En priorité doivent être recrutés les auxiliaires de vie scolaire, qui accompagnent les élèves handicapés. Mais, alors qui surveillera les élèves pendant la cantine, se demandent beaucoup de maires.
Dans un communiqué, l’Association des maires de France (AMF) demande ainsi « solennellement au gouvernement de prendre immédiatement les mesures adéquates pour le bon déroulement de la rentrée scolaire ». L’AMF souligne :
Les emplois aidés auxquels ont recours les collectivités à la demande constante de l’Etat sont, en effet, devenus un personnel indispensable pour assurer notamment la mise en œuvre des activités périscolaires dont les Tap/Nap, l’accompagnement des enfants en situation de handicap, l’organisation de la pause méridienne, l’entretien des locaux, etc…
Article réservé aux abonnés
Gazette des Communes, Club Santé Social, Club Éducation et vie scolaire
VOUS N'êTES PAS ABONNé ?
Testez notre Offre Découverte Club Santé Social pendant 30 jours
J’en profiteCet article est en relation avec le dossier
Thèmes abordés