En apparence, tout va bien. Le gouvernement vient d’annoncer, ce 9 août, un plan d’action pour répondre à la sécheresse qui frappe actuellement 82 départements métropolitains. Comme le montre le site Popluvia , pas moins de 210 arrêtés préfectoraux ont été pris pour imposer des restrictions sur les prélèvements d’eau. Et dans 30 de ces départements, certains usages jugés non prioritaires ont même été interdits : lavage de voiture, arrosage de jardins, remplissage des piscines…
Pour cela, il mise sur deux types d’actions : encourager les économies d’eau et faire émerger « des solutions locales adaptées dans l’ensemble des territoires ». Concernant le premier volet, le gouvernement appelle notamment à « poursuivre les investissements avec les collectivités pour accentuer la maintenance des réseaux afin de réduire au maximum les fuites dans les canalisations et favoriser la réutilisation des eaux usées traitées, quand cela est pertinent ». Et c’est là que le bât blesse. Car dans le même temps, il prévoit d’augmenter la pression sur les agences de l’eau, en faisant passer la ponction sur leur budget de 180 millions d’euros (en 2017) à 300 millions d’euros !
Elargissement du périmètre d’action
C’est ce qu’ont appris, avec inquiétude, les présidents des 7 comités de bassin ainsi que les 6 directeurs d’agences de l’eau, le 3 août dernier, lors d’une réunion avec le ministre de la Transition écologique et solidaire et ses deux secrétaires d’Etat. Les agences de l’eau qui devaient déjà élargir leur périmètre d’action à la biodiversité (en contribuant au budget de l’Agence française de la biodiversité), devraient également financer l’ONCFS (Office national de la chasse et de la faune sauvage) et l’association des parcs nationaux (APN). « Nous avons répondu que c’était inacceptable, et que si telle était l’obligation, nous nous contenterions de faire notre métier de base, c’est-à-dire d’appliquer le principe « l’eau paie l’eau », les tuyaux et l’assainissement, point final ! », s’alarme André Flajolet, en sa qualité de président du comité de bassin Artois-Picardie. D’autant qu’il reconnaît que les collectivités sont en retard pour améliorer les rendements des réseaux d’eau potable, comme le demande la loi Grenelle 2 du 12 juillet 2010.
Nicolas Hulot et ses deux secrétaires d’État ont reçu les 7 présidents des comités de bassin (ainsi que 6 directeurs des agences de l’eau, non présents sur la photo) le 3 août dernier.
L’activité des agences de l’eau réduite de 50%
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Gazette des Communes, Club Techni.Cités
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