Les geeks à l’affut de données geolocalisées attendent avec impatience la promesse d’un nouveau « lâcher de données publiques »…. D’ici un mois, en effet, la ville de Paris ouvrira un site dédié pour mettre en ligne ses données publiques non nominatives.
Ainsi la capitale emboite le pas à la ville de Rennes en ouvrant gratuitement l’accès aux données produites par ses services. Après avoir acté sa volonté politique sur la diffusion des données publiques les 6 et 7 juin 2010, le conseil de Paris procédait donc le 14 décembre au vote d’une délibération adoptant le principe d’une licence globale libre inspirée largement de l’Open Database Licence (ODbL) utilisée notamment par la ville de San-Franscisco.
Une licence « open data » adaptée au droit français
« Nous l’avons traduite en français puis adapté au droit français avec la direction juridique de la mairie de Paris et les juristes de la communauté du logiciel libre » explique-t-on au cabinet de Jean-Louis Misika, porteur du dossier, adjoint au maire de Paris pour la recherche, l’innovation et les universités.
Cette licence a été choisie après consultation des collectifs, Veni, Vidi, Libri, Regards Citoyens et Chapitre Creative Common France. Elle s’appuie sur deux principes fondamentaux :
- les données sont réutilisables à des fins commerciales à condition de citer la source, soit la ville de Paris,
- si les données sont transformées, la nouvelle base doit être republiée sous la même licence. Des principes de « partage à l’identique » suivis par exemple par le site Wikipedia..
Une entreprise qui ne souhaiterait pas se soumettre à cette condition de partage pourra souscrire auprès de la ville une licence payante non exclusive.
Champs ouvert à la co-conception citoyenne
« Nous sommes encore en phase expérimentale, nous mettons en ligne la donnée brute car nous souhaitons avoir un modèle d’innovation ouverte pour de pas brider la créativité, ni des start-up, ni des citoyens que nous souhaitons encourager dans la co-conception de services nouveaux dans la ville», ajoute-t-on.
Le site web « open data » sera lancé avec une vingtaine de base données geolocalisées plus détaillées que celles disponibles par exemple sur Google Maps.
« Nous discutons avec nos partenaires délégataires et syndicat mixtes pour qu’ils libèrent eux aussi les données en leur possession », poursuit-on. Pour l’instant, les champs des applications est volontairement indéfini. Seul mot d’ordre : « nous souhaitons être surpris ». Services de proximité pour mobinautes ou études scientifiques, aucune restriction à l’horizon.
Un week-end de février 2011 sera réservé, à La Cantine à Paris, pour organiser un « barcamp ». Ainsi, les services de la mairie concernés rencontreront les geeks du Web.3.0 pour une « non-conférence » dans la pure tradition de la communauté de « l’open data » c’est-à-dire avec ordre du jour… blanc.
Références
Délibération de la ville de Paris, 14 décembre 2010
Cet article est en relation avec le dossier
Thèmes abordés