Les 17 et 18 juin, le bassin de la Villette, à Paris, s’est couvert de nageurs pour les courses Open Swim Stars, organisées pour tous par des champions olympiques. Mais cette année, pour la première fois, la baignade n’était pas seulement événementielle et sportive. A partir de la mi-juillet, la mairie de Paris (2,2 millions hab.) ouvrira en effet au même endroit un « espace bain », dans le cadre du plan « Nager à Paris ». Célia Blauel, maire adjointe chargée de l’environnement et du climat, aurait aimé que, comme à Bâle, en Suisse, les gens se jettent à l’eau d’une des rives sans autre forme d’encadrement.
Mais autre culture, autres mœurs, « le rapport à la nature et à la responsabilité de chacun n’est pas le même en France », regrette la jeune femme. La contrepartie positive à cette liberté surveillée est qu’elle sera accessible à plus de publics, grâce à l’installation de bassins immergés pour différents niveaux : les tout-petits, les nageurs non confirmés et les confirmés. « Pour en arriver là, il a fallu sortir les rames et bousculer l’administration », avoue Célia Blauel, soutenue par le collectif citoyen Laboratoire des baignades urbaines expérimentales, connu pour des baignades « pirates » à succès. « Nous avons prouvé à l’agence régionale de santé que nous pouvions avoir une eau compatible avec la baignade, quatre ans de suite, sur la période estivale. » Le rêve s’est mué en agenda politique. La métropole du Grand Paris (MGP, 131 communes, 6,9 millions hab.) et le conseil départemental du Val-de-Marne (1,3 million hab.) se sont engagés le 22 mars, lors de la Journée mondiale de l’eau, à rendre la baignade possible dans la Marne en 2022 et dans la Seine en 2024.
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Gazette des Communes, Club Techni.Cités