L’accroissement de la population et la densification des zones urbaines rendent difficile la création de nouveaux espaces de vie. Collectivités et promoteurs sont confrontés à des problèmes d’espace pour mener à bien leurs projets de développement urbain. L’une des solutions est la réhabilitation des friches industrielles. Leur nombre est estimé, en France, à 2 500 environ, dont une majorité est située aux abords des villes.
Qu’entendons-nous par friches industrielles ? Ce sont des terrains anciennement exploités pour des activités souvent liées à l’industrie lourde, mais aussi de taille plus modeste, comme par exemple les anciennes stations-services. Leur superficie et leur situation géographique en font d’excellents lieux de redéveloppement urbain.
Terrains « gris » contre écoprojets
Certaines d’entre elles ont ainsi été transformées en espaces culturels (sites artistiques, bars éphémères…), en écoles, en bureaux, en centres commerciaux ou encore en écoquartiers. Il est indispensable de gérer la pollution de ces terrains « gris » en regard du redéveloppement projeté.
Enfin, ce renouveau des friches participe à l’amélioration du paysage urbain. Les projets d’aujourd’hui étant souvent des écoprojets, ils laissent une large part à la nature.
Pourtant, force est de constater que les acteurs de la réhabilitation de ces friches – les aménageurs – n’ont pas systématiquement le réflexe de mettre en œuvre des études de dépollution avant de s’engager dans de tels travaux, ou sont freinés dans leurs projets, du fait des surcoûts suspectés.
Plus le diagnostic du site est pensé en amont, plus les travaux sont optimisés. Le donneur d’ordre aura ainsi le temps d’effectuer de nombreux sondages lui permettant de mieux caractériser et de mieux cerner les zones affectées.
En effet, le plus souvent, les travaux d’aménagement démarrent sans une connaissance précise de l’état environnemental. Il en ressort, comme fréquemment dans les chantiers, de mauvaises surprises ! Et dans le cas où la dépollution a été mal évaluée, le coût de « rattrapage » est prohibitif et, en tout état de cause, largement supérieur à celui d’une étude détaillée initiale.
Certains aménageurs publics estiment ainsi qu’un euro investi dans une étude préliminaire permet d’en gagner 800 en travaux de dépollution.
La nécessité d’une mobilisation très en amont
Au-delà de l’aspect financier, l’enjeu environnemental est indéniable : la réalisation de ces études présente l’avantage de prendre en compte les problématiques environnementales, y compris celles liées à la faune et à la flore locales, dans le projet de construction, renforçant ainsi la valeur de durabilité du projet.
Comme l’indique le cluster Indura, pour construire des infrastructures durables qui répondent aux besoins des territoires et des collectivités, tous les acteurs de la construction doivent se mobiliser concrètement, de la gestion à l’aménagement, en passant par la dépollution.
D’où la nécessité de considérer ces études, et surtout de les prendre en compte le plus en amont possible pour limiter les frais et respecter au mieux l’environnement.
Avec l’impératif actuel d’un développement urbain durable, il est indispensable pour les villes et les collectivités de (re)penser la réhabilitation de leurs friches industrielles.
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Ces territoires en déclin qui ne se résignent pas
Sommaire du dossier
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